SAINT TOMAS
par

Les absents ont toujours tort et l’absence de José Tomás aux San Fermines est sévèrement critiquée dans la capitale navarraise. Le Madrilène fait l´objet de toutes les conversations à l´heure de l´apartado, un "acto social" très courru... Comme Saint Tomas avait voulu toucher les plaies du Christ pour croire à son existence, il y a ceux qui doutent ; ceux qui ont vécu la monté au cieux de Barcelone ont du mal à saisir ce manque de foi.
La tarde barcelonaise restera, en effet, dans l´histoire. Elle fut, par son contexte, beaucoup plus qu´une banale tarde de toros ; dans une ville où la tauromachie est sinistrée elle se présentait comme un ultime recours suscitant un espoir insensé, un enthousiasme immense. Et l´alchimie essentielle, celle qui redonne la vie a fonctionné. Ce fut un miracle : le coeur de Barcelone et de ses millions d´habitants ne battait que pour l´exploit de Tomás. Jamais depuis bien longtemps aucun torero n´avait suscité autant de passion ; jamais la corrida n’avait fait l’objet d’une couverture médiatique aussi importante avec plus de 250 journalistes accrédités venus du monde entier.
Cette passion n’a rien de délirante elle s’appuie sur des faits concrets : Tomas c´est la vérité du toreo, la liturgie dramatique, la peur et le sang et d’abord le courage . Vertus cardinales du toreo. Alors Saint Tomas encore un effort n’ oubliez pas les grandes arènes. Revenez à Pampelune, Bilbao ou Madrid...
Pierre