LE MONSTRE A ENCORE FRAPPE...
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Partout il déchaine les passions, fait flamber la revente (1500 euros le tendido à Madrid), déplace les médias et s’impose au public subjugué. Partout il triomphe : Castellon, Barcelone, Jerez, Cordoue et... Madrid. La Capitale du Monde, celle qui ne passe rien à personne et aux stars moins qu’aux autres, Madrid qui ne finit par se rendre que contrainte et forcée, quand s’impose la vérité.
Désormais, les autres sont bien lui de lui... A part Morante, sur une autre planète, que pèsent les Juli, Ponce et autres prétendants au titre de Maxima Figura ? Ils paraissent bien fades, bons tacherons du devoir quotidien... et le monstre de Galapagar va en pousser plus d’un à la retraite. Sébastien résitera-t-il à ce typhon ? Nous le verrons le 20 juin à Alicante pour le cartel cumbre de la saison programmé par le génial Simon Casas. L’ancien et le nouveau s’affronteront...
La suprématie de José Tomas ne souffre désormais d’aucune contestation possible car c’est devant le toro de Madrid qu’il a obtenu ce triomphe d’ époque qui marquera définitivement les esprits. Peut-être, d’ailleurs, devrait-il s’en tenir là combien son épopée est grande... Rares sont ceux qui dans l’histoire de la corrida ont suscité tant de passion : Belmonte, Manolete et peut-être Ojeda... ce sont les quelques noms qui nous viennent à l’esprit.
Pourquoi cette force ? Comment cette susciter une telle admiration, une si complète fascination ? Parce que José Tomas pratique un toreo de vérité, basé sur la prise de risque, le hiératisme, le stoïcisme. Il met son corps en otage. Il rend ainsi à la corrida sa dimension tragique. Il la conforte comme un spectacle à part où le danger, le courage et en défintive la mort sont mis en scène. En ce sens, il lui redonne sa beauté car il ne s’agit pas d’un spectacle banal ni même pittoresque comme certains voudraient nous le faire croire.
Ainsi, bien mieux que les grandes déclarations, les proclamations, les manifs et les contre-manifs, le courage de Tomas conforte cet art poignant, unique en même temps qu’universel. Il amène et ramène le public aux arènes ; ces pélerins qui erraient sans pasteur. Il ranime la foi. Il nous réunit tous, aficionados et néophytes, subjugués. Son courage fait taire nos détracteurs. Que pourraient-il dire devant une telle dose d’héroïsme ? José Tomas a lui seul fait bouger les lignes et déplace les montagnes. Il remet chaque chose à sa place ; par la seule force de sa volonté... Es un Monstruo !
Pierre Vidal