Los Maños : la régularité et la simplicité

jeudi 22 décembre 2022
par  C.T.J.P.

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L’invité de cette soirée du CTJP était José Luis MARCUELLO, ganadero aragonais, propriétaire d’un élevage bien connu de l’afición française, Los Maños. L’ami Miguel DARRIEUMERLOU a, comme de coutume, assuré avec brio l’animation de cette tarde et a été en cela accompagné, entre autres pour la traduction, d’un autre ami, habitué de la peña, Jean-Louis HAURAT.
Affaire familiale, la ganadería est située dans le piémont pyrénéen, au nord de Zaragoza ; son implantation porte un nom lui aussi bien connu du monde taurin : Vistahermosa, tout simplement pour la beauté de la vue dont elle permet de jouir quand l’on s’y trouve.
En 1988, le père de José Luis (l’éleveur actuel), qui a déjà débuté avec du bétail destiné aux courses de rues, achète 40 vaches et un semental d’origine Santa Coloma mais, peu satisfait des résultats obtenus, il s’en sépare trois ans plus tard et redémarre avec du bétail acquis chez Pablo Mayoral ; ce sera le « vrai » début de la ganadería. En 2007, face au besoin de « rafraîchir » le sang, une nouvelle acquisition est faite chez Bucaré, propriété de Javier Buendía ; c’est toujours cette origine pure Santa Coloma que nous connaissons aujourd’hui.
Même si le lien avec la tauromachie n’a rien d’évident, il faut savoir que la famille Marcuello est depuis longtemps propriétaire d’une carrosserie ; José Luis y a travaillé du temps de son père et, aujourd’hui, ce sont toujours des membres de la famille qui en assurent la conduite, un autre cousin étant quant à lui vétérinaire et assurant la prophylaxie dans l’élevage.
Le travail au quotidien est assuré par trois personnes : notre invité qui, demeurant à presque 100 kilomètres de la finca, parcourt donc près de 200 kilomètres par jour pour son travail, un mayoral âgé de 55 ans et une vaquera (une quasi parité est donc assurée !). Des cousins, dont le vétérinaire, apportent une aide ponctuelle.
Les premières sorties en France eurent lieu à Fourques et à Vergèze pour le Sud-Est et à Aire sur l’Adour pour le Sud-Ouest. La 1ère course dans cette arène, en novillada non piquée, devait avoir lieu le 1er mai pour la fête des Arsouillos mais la pluie obligea de la repousser aux fêtes de juin, et toujours la pluie fit qu’elle eut finalement lieu en août ; entretemps, les novillos avaient bien entendu forci … L’aventure se poursuivit avec les arènes de Bayonne, ce qui permet à notre invité de louer la fidélité de cette plaza à son égard. Une autre arène dont l’élevage de Los Maños est devenu un habitué est Parentis en Born. L’éleveur nous compte d’ailleurs une anecdote à ce sujet : lors de la novillada en forme de concours célébrée pour le centenaire des arènes, les organisateurs de l’ADA ne pouvant se déplacer pour choisir le novillo, leur président Serge VIlletorte demanda à José Luis de lui envoyer une photographie de trois animaux parmi lesquels ils feraient leur choix ; ce dernier lui répondit « Pas de photo, je choisis, tu ne seras pas déçu » et … le novillo fut honoré de la vuelta al ruedo, suivi de deux prix au meilleur toro les années suivantes, le dernier déclenchant la musique des Armagnacs au tercio de piques.

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Bien sûr, du fait de sa localisation, l’élevage a créé une relation particulière avec la plaza de Zaragoza, arène de 1ère catégorie. Un novillo gracié en 2014 lui a donné une belle descendance ; plus tard, un toro fut primé lors de la feria de la San Jorge, en avril.
L’élevage compte aujourd’hui 500 têtes au total dont 200 vaches de ventre. Les sorties pour 2023 prévoient une corrida, trois toros pour un desafío, quatre novilladas piquées et des novilladas non piquées, car l’éleveur souhaite rester fidèle aux petites arènes qui l’ont aidé à ses débuts ; s’y ajoute du bétail de rue. Pour la France, sont prévues à ce jour une corrida et une novillada seulement, car l’épidémie de COVID a provoqué une chute du nombre de toros en Espagne. La réponse à une question portant sur l’augmentation de l’effectif est claire : « Plutôt faire peu et bien » ; d’autre part, la contenance des pâturages, environ 300 hectares, limite de fait le nombre de têtes. De plus, l’éleveur se refuse à utiliser les fundas, ce qui entraîne des pertes importantes suite aux bagarres au campo. José Luis insiste sur un point particulier lié à la situation de ses terres la plus grande partie est sise dans le Haut Aragon, à 1 100 mètres d’altitude, donc connaissant le froid et la neige. Cela a deux conséquences : l’obligation d’acheter du pienso (dont le prix a augmenté de 80% en 2022), et le fait que, les novillos ayant une croissance plus lente, ils sont prêts plus tard dans la temporada. Il lui est donc difficile de servir correctement les arènes dont les courses ont lieu avant le mois d’août ; ainsi, pour Madrid, il commence à préparer les lots une année à l’avance.

Une autre question : pourquoi tient-il à amener ses animaux aux arènes au dernier moment ? D’abord, il dispose de son propre camion ; il embarque la veille au soir, roule la nuit, arrive le matin, et les toros sont directement mis dans les chiqueros ; ils évitent ainsi les manipulations liés au passage par les corrales et le stress qu’elles ne manquent pas de provoquer. Ensuite, cela évite une absence de plusieurs jours du mayoral sur la finca.
Quid de la reproduction qui, de nos jours, se pratique de manière naturelle, par insémination artificielle ou par gestation embryonnaire ? La réponse est tout aussi limpide que précédemment : tout se fait de manière naturelle.
Une dernière anecdote révèle, à côté de la régularité, une autre caractéristique de la ganadería : la simplicité. José Luis nous dit l’étonnement du delegado de plaza lors de sa première venue à Las Ventas quand, lui demandant les noms du chauffeur du camion, du mayoral et du propriétaire de l’élevage, il s’entendit répondre à trois reprises : « José Luis Marcuello » !
Comme de coutume au Club, après la remise du cadeau d’usage à notre invité, la conversation a pu se prolonger au cours d’un repas d’autant plus apprécié que le plat était … une daube de toro.


Brèves

SAN ISIDRO DU 2 AU 16 JUIN 2019

samedi 1er juin 2019

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Le CTJP chez Malabat à Brocas Les Forges (40)

vendredi 9 octobre 2015

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DIMANCHE 18 OCTOBRE 2015

10 H 00 FERRADE
13 H 00 Repas : Garbure, Jambon à Broche, Haricots Blancs, Salade, Fromage, Tourtière, Café, Vin rouge et Vin rosé compris
15 H 30 CAPEA

Prix de la Journée Adultes : 20 Euros

Réservation avant le lundi 12 octobre 2015 (Places limitées) clubtaurinpau@gmail.com

Nouveaux apoderados pour Juan Bautista

mardi 24 novembre 2009

Juan Bautista vient encore de changer d’apoderado.
La rupture s’est produite exactement comme l’an dernier , au lendemain de la fiesta campera de Riom !
La rupture a beau, comme toujours s’ être passée "amicalement", on souhaite que ce changement ne soit pas un signe d’instabilité et d’incertitude dans la carrière du torero.

C’est Sanchez Mejias qui désormais prend les interêts du torero entre ses mains, associé àCaldas.
Espinosa et Davila Miura n’auront géré qu’un an la carrière de l’arlésien.
Juan Bautista avait dû bien préparer les choses puisque rupture et nouvelle association se sont produites le même jour , en quelques heures.