OCCASIONS PERDUES
par

Madrid, mardi, 13ème de San Isidro. Lleno de ’No hay Billetes’.
Toros de Puerto de San Lorenzo,
El Cid, silence et silence.
Sebastián Castella, ovation et saluts après avis et silence.
Rubén Pinar, silence et silence.
Ce fut l’après-midi des occasions perdues : pour une fois une corrida entière, bien présentée, avec un comportement qui laissait des espoirs aux coletudos et un seul salut au bout du compte. Y a un os dans le potage ! Les Puertos en effet avaient dans l’ensemble du fond : le 1er fut noble, le 2ème avait de la classe et fut applaudi, le troisième se laissait toréer, le quatrième répétait avec transmission, le cinquième fut faible et le sixième complet, bon au cheval et exigeant par la suite.
El Cid fut une fois de plus ni bien ni mal en dessous de ses deux adversaires, pegapase pour tout dire : sans jamais s’engager, ni entrer dans le terrain du toro, muletazos sans ligazon souvent touchés, donnés à la vitesse grand V. Le public à qui il brinda son second toros semblait empli d’indulgence à son égard ; cela tourna à l’indifférence compte tenu de l’inanité de son trasteo.Il semblait content de lui. Bien...
Sébastien Castella, excusez-moi mais c’est ainsi est le seul à avoir toréé : c’est à dire se centrer, dominer l’animal, lui imposer une cadence sans s’émouvoir. Il le fit face au premier laissant le public de marbre, celui-ci ne se réchauffant qu’enfin de faena pour une série de manoletinas au cordeau. Il se fit prendre tua en trois temps et salua. Son second opposant faible sur ses appuis arrières, garbanzo negro de la corrida, offrait peu d’option. Il abrégea ; connaissant de nouvelles difficultés avec l’épée.
Ruben Pinar eut le meilleur lot de l’après-midi, un lot à s’acheter un Chalet avec une Mercédes dans le garage, il laissa passer cette occasion en or massif abusant du pico et déchargeant la suerte à tous les voyages. Le jeune homme qui a peu de personnalité est une sorte de stéréotype du torero appliqué qui veut bien faire mais qui transmet moins encore qu’un glaçon. Un stéréotype.
P.V.