L’ADIEU AU CONQUERANT
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Il a effectué sa dernière corrida dimanche dernier à Bogota, la ville qui le vit naître. Ce fut un triomphe ! César coupa trois oreilles et gracia un des toros de son élevage, las Ventas del Espiritu Santo. Tout cela dans un délire populaire qui fait dire que, si la corrida a une patrie, c’est désormais la Colombie.
Il est vrai que la Colombie et son image si souvent décriée doivent beaucoup à César. Parti en Espagne sans sésame, il s’est imposé à Madrid par son courage et son concept du toreo qui a séduit les aficionados les plus exigeants. Ses sorties successives en triomphe l’ont lancé. Il n’y avait alors derrière lui aucune coterie, ni lobby, ni organisation commerciale. La probité et le courage, voilà sa marque de fabrique.
Il s’imposera naturellement très vite en France et notamment dans le Sud-Ouest. On y a toujours apprécié la distance donnée au toro, son toreo économe basé sur des séquences courtes mais sincères, son honnêteté à l’estoque, sa simplicité et sa façon d’assumer avec une même hauteur succès et échecs.
Il a donc quitté les ruedos, après un ultime triomphe, ce Conquérant qui a suivi le chemin inverse des autres, colonisant l’Europe après être parti d’une terre vierge -ou presque- du point de vue taurin : César Rincon le plus gand matador de l’histoire de la Colombie ! Torero Universel !