MONT-DE-MARSAN III :
par

Mont-de-Marsan, dimanche, 3ème de féria. 6 toros de Fuente Ymbro Julien Lescarret en sucre et or : salut et salut. Sergio Aguilar en violet et or : une oreille et deux oreilles. Luis Bolivar en anthracite et or : sifflets et deux oreilles ; Salut du picador Luis Miguel Leira ; Salut du mayoral Alfonso Vasquez Sortie en triomphe de Sergio Aguilar et Luis Bolivar.
4/5 ème d’arène, estival.
La Madeleine a changé son look : le centre-ville est piétonnier et les montois ont récupéré l’esplanade des arènes ; désormais on y danse, on y toréé (avec les espoirs de Richard Milian), on y expose aussi les œuvres de Jacques Lasserre et de Loren et chaque soir ce dernier propose aux toreros de l’après-midi de laisser leurs traces peintes sur deux rectangles de papier. Olè…
Féria de tradition « torista », La Madeleine attendait les Fuente Ymbro avec impatience. Ils n’ont pas déçu. Le grand moment de cette après-midi dominicale fut le tiers de piques du troisième à charge de Luis Leira, citant de loin et recevant, à quatre reprises, de manière impeccable son opposant lancé comme un train. Il reçut, ce modeste, une belle ovation le récompensant de sa loyauté On notera que le premier Fuente Ymbro qui fit chuter à deux reprises la pièce montée d’habitude plus solide. Pour le reste il y eut de tout dans ce lot bien présenté : trois se livrèrent peu et posaient des problèmes (1er, 3ème, 4ème) ; deux se montrèrent dociles (2ème, 5ème) ; le plus intéressant, le sixième, humiliait et répétait avec classe.
Julien Lescarret a été digne devant un lot peu propice à la réussite. Son premier, violent (bronco), présentait un réel danger. Après l’avoir bien passé à la cape, le landais tenta de l’entreprendre au centre, il se fit accrocher souvent et ne réussit pas à soumettre l’animal qu’il tua d’une entière au second voyage. Difficile aussi le quatrième Fuente Ymbro qui s’arrêtait dans la passe ; il le tua d’une entière et de deux descabellos.
Ce fut le jour de Sergio Aguilar qui put imposer, face à deux opposants aux idées claires, sa manière : un toreo vertical, impassible, supportant les charges avec sérénité. Un style dans l’air du temps et qui a ses mérites. Il y eut du liant dans ses séries, surtout à son second et le public le soutint. Le beau Serge tua parfaitement ses deux adversaires, la seconde estocade sans puntilla, et obtint logiquement un gros succès.
Le Bolivar est à la hausse… Le colombien qui avait cané face au retors troisième, se racheta au dernier qui possédait cette pointe d’émotion nécessaire aux triomphes. Sa faena très allurée, sur un bon tempo, certes un peu décentrée, permit de voir les belles qualités de son adversaire, un Fuente Ymbro dont le mufle rasait le sol sans jamais se lasser. Très marqué par la tauromachie latine, Bolivar sait emballer les foules et on ne saurait l’en blâmer. Comme il tua parfaitement, il échut de deux pavillons.
Les capitalistes, c’est le surnom de costauds qui portent les toreros en triomphe, ont fait fortune hier au Plumaçon…
Pierre Vidal