Dax, samedi : El Juli au sommet
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Corrida/ Dax/Samedi
EL JULI, LA TAUROMACHIE DE L’INTELLIGENCE
Dax, samedi première corrida de Toros y Salsa.
Plein.
7 toros de Montalvo (le second changé).
El Juli, bleu de France et or : salut, silence et deux oreilles.
Juan Bautista, moutarde et or : une oreille, silence et une oreille.
Le matin le ciel nous tomba sur la tête, la corrida de rejoneo fut annulée. On se rongeait les sangs. Le soir, miracle, le ciel eut ses indulgences et on pu voir Juli dans ses oeuvres. Le lot de Montalvo, discret, abonné à la monopique, avait ses avantages pour le torero. Les premiers, cinquièmes et surtout sixièmes avaient cette bonté et cet allant qui permettent les triomphes.
La toreria de Julian Lopez « El Juli » survola l’après-midi. Au cinquième, après avoir exécuté une série de « Zapopinas » de derrière les fagots, il entreprit la faena parfaite. Un toro anodin somme toute, qui manquait de force mais qui se laissait faire : il fallait faire oublier cette inanité. Le madrilène construisit morceaux par morceaux, séries par séries, une faena haletante. Toujours placé dans le berceau, il cita l’animal avec une infinie douceur, avec amour, à mi-hauteur évitant ainsi ses chutes, extrayant ainsi toute la noblesse de l’animal. Jamais il ne se fit toucher la toile, jamais il ne s’autorisa une concession démagogique. La tauromachie de la raison, de la mesure, de l’intelligence.
Juan Bautista : bien du début à la fin avec cette recherche du geste parfait qui l’habite, ce goût du bon toreo, classique, élégant. Piqué du succès du Juli, il appuya sur l’accélérateur face à l’excellent sixième et termina par ses belles « Bernardinas » épée plantée dans le sable. Il tua en deux temps et gagna le droit de sortir en triomphe avec son ami Julian.
P. V.