Puerta Grande pour Manzanares !
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Plaza de toros de Madrid : 9ème de la San Isidro
Après la porte du Prince de Séville, Jose Maria Manzanares ouvre la Grande Porte de Madrid ! Son toreo a pris une autre dimension , plus posé, réfléchi, construit. Il est dans un tel état de grâce que tout semble possible aujourd’hui. En plus il tue bien ! Deux coups d’épée parfaits d’exécution . Un recibir en tablas et l’autre au centre du ruedo de Las Ventas ! Extraordinaire Torero .
Il avait été très gêné par le vent avec son premier opposant qui n’humiliait presque pas. Il essaya quand même de le toréer au centre, mais les rafales de vent mirent la muleta à l’horizontale et le torero en danger. Il donna cependant de magnifiques passes engagées , le toro derrotant sur chacune d’elles.
Sans être aussi relâchée que celle de Séville, sa faena au sixième , fut essentiellement droitière, le toro lui ayant fait rapidement comprendre lors d’un remate sur la corne gauche, en lui découpant la taleguilla. Est-ce cela qui firent vociférer quelques énergumènes ? On vit sur le visage du Maestro toute la détermination pour les faire taire. Derechazos , liés, muleta sur le sable et remates par des passes de poitrine d’un mando exceptionnel, enroulant le toro autour de son corps ! Le tout agrémenté de molinetes et de changement de mains très lents, suaves, avec un relâchement total du corps. Le vent étant tombé, toute sa faena se déroula entre los medios et los tercios. Pour conclure , après avoir ordonné à ses banderilleros de rester derrière les burladeros, il se positionna plein centre et cadra le toro à très courte distance pour un recibir extraordinaire.
Le Juli avait ouvert la tarde sous les rafales de vent avec un Ortigao Costa pas trop joli et faible. Bien toréé de cape, il ne put que donner des passes isolées, le vent le découvrant et le mettant en danger. Son second, imposant lui permit d’inventer une faena. Ce toro n’humiliait presque pas et sortait des passes tête en l’air .Qu’à cela ne tienne !. Le Maestro se mit au travail avec détermination, variant les terrains et les passes, corne droit, corne gauche pour arriver à lui faire baisser la tête et faire oublier au toro ses défauts. Ses détracteurs du tendido 7 s’en s’ont-ils aperçus ? Il est un des rares aujourd’hui, pour ne pas dire le seul, à savoir créer une véritable faena à un toro que d’aucuns au départ, même les plus avertis, ne sauraient déceler. Avec lui, on se sait qu’avec n’importe quel toro , il peut se passer quelque chose, car il essaiera tout pour en tirer le maximum et je crois que c’est le seul à savoir le faire aujourd’hui.
Sebastien Castella eut le plus mauvais lot . Son premier faible ne lui permit pas grand-chose. Il se battit quand même frisant même la cogida. Son second remplacé par Carmen Segovia accentua ses défauts au fur et à mesure de la faena. Faena, iniciée par une cambiada et suivies de passes sans bouger d’un pouce. Le toro manque de transmission et les quolibets fusent du public. Sébastien a la tête des mauvais jours et s’arrime pourtant en réussissant épisodiquement de jolis séquences.Epée trasera
Toros de Nuñez des Cuvillo (1er Ortigao Costa, 5ème de Carmen Segovia)
El Juli silence et oreille
Sébastien Castella:applaudisselments et silence
José María Manzanares :ovation et deux oreilles.
C.H