Une novillada dure et le pundonor des Novilleros !
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Plaza de toros de Madrid : 7ème de la San Isidro
Les Flor de Jara très encastés, ont donné du fil à retordre aux Novilleros du jour et il fallut une sacrée dose de courage aux trois aspirants pour leur faire face.
Manuel Larios, eut à toréer le sixième, son compañero Jimenez Fortes ayant été évacué vers l’hôpital. Sûrement impressionné par les batailles précédentes, il ne sut pas exploiter les qualités de noblesse de ce novillo, qui malgré deux vueltas de campana, arriva à la muleta avec le moteur suffisant et mettant bien la tête. Larios dessina quelques belles naturelles sur la fin dea faena et tua bien , mais le manque d’émotion laissa le public froid.
Oui, car c’était bien le seul à avoir de la noblesse, car pour le reste, ce fut rude et même très rude.
Jimenez Fortes reçut magnifiquement son premier opposant par de très suaves véroniques en perdant deux fois sa montera. Quelle classe capote en mains ! Mais ce n’était rien par rapport à ce qui allait suivre. Ce novillo semblait avoir quelques qualités,embistant bien, humiliant suffisamment pour mettre en confiance le jeune Maestro. Et puis, tout se gâta ! Est-ce le fait de vouloir à tout prix lier trois passes ? Ne fallait-il pas à ce moment tirer des passes, une à une , en « montant » chaque fois sur la corne extérieure, ce que le toro sembait accepter. Le genio se manifesta soudain de vilaine manière. Averti , frôlé, bousculé, Fortes ne se démonta pas. Et ce qui devait arriver, arriva ! Enorme voltereta et cornada qui semblait mineure dans le haut de la cuisse. Il reprit les trastos et continua sa faena en tirant une à une des passes de valeur avec un calme stupéfiant. Dommage que l’estocade assez trasera suivie d ‘un descabello traînairent un peu, cela méritait l’oreille !
Jimenez Fortes fut emmené à l’infirmerie et l’on apprit que la cornada était de vingt centimètres ! Le chirurgien se demandant comment il avait pu terminer sa faena et estoquer son toro comme si de rien n’était ! Pundonor !
Victor Barrio vint attendre son premier devant les torils, par tafalleras, qu’il aguanta, se faisant frôler sur chaque passe. Et puis ce fut la guerre ! Le toro s’engouffrant dans le moindre espace que le torero lui laissait entrevoir. Deux passes,oui, la troisième la corne dessus ! Miracle d’échapper aux pitons . Il ne se démonta pourtant jamais. Quelle émotion dans un engagement sans retenue ! Il tua héla mal.
Le cinquième était très charpenté, avec une sortie des torils comme une fusée et bien sûr attendu de pied ferme à sa sortie par le Torero. Après deux piques prises de très belle façon, en mettant bien la tête en poussant fort, le toro arriva à la muleta avec du gaz et des intentions pas toujours bonnes. Victor Barrio fit front et réalisa une faena de verdad sur la droite, la gauche se révèlant pratiquement impossible. Epée perpendiculaire, un peu longue d’effet et pétition d’oreille. La vuelta pour le novillo n’aurait pas été usurpée nous semble t-il ......
Novillada de Flor de Jara
Manuel Larios : silence, silence et applaudissements
Jiménez Fortes : ovation avant de gagner l’infirmerie
Victor Barrio : Salut et vuelta
C.H.