Pour Jean-Jacques...
par
C’est un jour de deuil. Un matin de chagrin. Le décès de Jean jacques Baylac, co-président du club taurin vicois, âgé de soixante trois ans, laisse un grand vide dans nos cœurs. Nous l’aimions comme un homme droit, sensible et passionné. Nous le respections comme un afcionado inlassable, se consacrant sans compromis ni sectarisme à la cause qui est la notre : la défense acharnée de la corrida dans sa pureté.
L’incroyable succès de la féria de Vic-Fézensac, devenue en quelques années un événement national, un rendez-vous emblématique, qui réunit des aficionados du monde entier, pour lequel il fallut agrandir la capacité des arènes et qui nous parait aujourd’hui quelque chose de naturel car on a tendance à oublier, lui doit beaucoup. Il sut fédérer autour de lui une équipe, prendre des risques avec ses amis et surtout préserver des succès faciles l’âme de cette arène en s’appuyant sur le socle d’une tradition locale animée depuis ses débuts par de grandes figures.
Il s’en tint à une ligne : celle de clarté. Il voulait un spectacle digne. Il aimait le toro dans sa splendeur et ses carnets de dessins en témoignent. Il connaissait les mystères des origines mieux que personne et ne cédait jamais sur des principes qu’il jugeait sacrés. "Il faut maintenir le spectacle dans son essence c’est à dire la corrida combat. Sans toro combattant, il ne peut y avoir d’émotion" disait-il récemment à Sud-Ouest, c’était son crédo et c’est une vérité à méditer par tous.
Il fit de l’enceinte vicoise un lieu chaleureux où les plus grands comme les plus modestes avaient leur place et une figura me confiait récemment que c’était, dans le Sud-Ouest, son arène préférée. Là plus qu’ailleurs les toreros français ont eu, parfois dans la douleur, leur opportunité.
Même si je n’étais pas son intime, je le connaissais bien et je voudrais dire ici quelque mot de l’homme pour lequel j’avais un grand respect et disons-le une réelle tendresse. Simple et modeste, il ne vous prenait pas de haut. Il respectait tout le monde et n’accablait personne de jugements tout fait. Il allait vers vous avec chaleur car il savait que vous partagiez la même quête. Ses analyses étaient précieuses, ça n’était pas des leçons. On l’écoutait avec passion et une corrida à ses côtés était un pur moment de bonheur et de découverte. On méditait longtemps ses confidences lancées comme des messages et disons-le, elles me reviennent souvent à l’esprit. C’était, pour moi et pour beaucoup, un modèle, une référence dans un monde qui en a si peu. Disons-le, il nous manque déjà !
A sa famille, à ses amis du Club Taurin Vicois, nos condoléances attristées.
Pierre Vidal