mercredi 19 février 2025
par  C.T.J.P.

Clemente : un torero clair dans sa tête

JPEG - 8.7 ko

Lors de sa soirée du 14 février dernier, le CTJP a reçu le jeune (29 ans) matador de toros Clément DUBECQ « Clemente », Bordelais d’origine mais vivant aujourd’hui principalement en Andalousie et dans le Sud-Est. Comme de coutume, l’ami Miguel Darrieumerlou en a assuré l’interview avec son aisance habituelle.
Notre invité est, si l’on peut dire, « tombé dans le chaudron » très tôt, puisqu’il a grandi au milieu des cassettes et des livres taurins que possédait son père. Il a ensuite découvert la tauromachie « en vrai » lors d’une novillada non piquée à Garlin. Quelques années plus tard, ce fut la découverte d’un bar taurin à Bordeaux. La fréquentation de l’école taurine d’Hagetmau, dirigée par Béatrice Brettes, lui permit de faire une autre découverte, celle de l’Espagne.
Grâce à un lien d’amitié avec la famille Cubero, Clémente combattit sa 1ère novillada sans picador, puis il fit sa présentation en habit de lumière à Garlin face à des erales de Malabat. Après avoir toréé 25 courses non piquées, ce fut la 1ère novillada piquée à Captieux, avec des Vicente Ruiz et, pour compagnons de cartel, Román et Posada de Maravillas.
42 novilladas piquées plus tard, il se sentit prêt pour l’alternative ; celle-ci lui fut conférée en 2016 à Zamora, avec des toros de Sánchez Arjona, le parrain étant Cayetano et le témoin Alberto López Simón. Pendant quelques saisons, il eut Carlos Zuñiga comme apoderado mais, comme ce dernier s’occupait aussi de Morenito de Aranda, il décida de le quitter.
Une seule corrida après cet adoubement à Santoña, sur la côte cantabrique, assortie d’une d’une grosse cornada, la première de sa jeune carrière.
Une corrida en 2017 et en 2018 le bache, le trou. Zéro contrat, pas une seule vache à se mettre dans la muleta. Il travaillera alors avec son oncle charpentier, sans cesser toutefois de s’entrainer au toreo. En 2019 une seule corrida à nouveau, pour sa présentation en France, à Saint Sever, pour garder la flamme allumée, en compagnie de Sébastien Castella et ThomasDufau, toros de Victoriano del Río.

JPEG - 20.4 ko

Après la coupure de la temporada 2020 subie par tous, notre invité « revint aux toros » en participant à plusieurs tientas, puis effectua son vrai retour en 2021, alors apodéré par Román Perez, en combattant 8 toros (8 !) chez Charlotte Yonnet. Cette épreuve et surtout cet exploit le remit en vue dans le mundillo.
Suivit la temporada 2022, avec les courses de Gamarde et de Saint Sever dans le Sud-Ouest et trois corridas dans le Sud-Est, chacune d’entre elles ponctuée d’une sortie a hombros. La saison 2023 fut celle de la confrontation avec Daniel Luque, à Arles et à Mont de Marsan, plaza où il fut gravement blessé à la jambe en voulant estoquer son adversaire a recibir ; suivirent les courses de Béziers, Dax et Vieux Boucau. Le démarrage de 2024 fut difficile à Gamarde, Arles et Istres ; suivit un La Quinta tout sauf facile à Mont de Marsan puis deux gros succès à Dax et à Béziers, avec à la clé deux indultos à quelques jours d’intervalle.
Alors, comment se présente 2025 ? Bien sûr, tout n’est pas bouclé ni communiqué. À ce sujet, Clemente nous déclare honnêtement qu’il ne dira pas ce qui, justement, n’a pas encore été publié, car c’est un plaisir pour chaque organisateur de le faire lui-même. Pour le moment, sa temporada débutera en Arles avec Sébastien Castella comme chef de lidia, et suivra la confirmation d’alternative en ouverture de la San Isidro le 9 mai ; au passage, il nous dit avoir été impressionné lors de son 1er paseo (alors de novillero) dans la catedra, tant par le diamètre du ruedo que par la hauteur des tendidos. La fin de saison en France le verra en mano a mano avec Luque pour Toros y Salsa.
Comment se voit-il, avec son toreo vertical ? Il répond rechercher la souplesse, le rythme et, si possible, le temple, souhaitant pratiquer une tauromachie d’inspiration, sans être obsédé par
la liaison entre les passes et plus soucieux de la qualité de celles-ci que de leur quantité. Il nous dit au passage sa grande admiration pour le maestro Antonio Ordoñez.
Quid des entraînements, quotidiens bien sûr ? En Espagne, notre invité s’entraîne seul, et en France avec un confrère français. C’est devant les toros difficiles, ceux qui font peur, que le travail paie car là, l’inspiration ne suffit plus ; parmi ce genre de « clients », il se souvient plus particulièrement d’un Valverde et d’un Victorino Martín.
De quel type sont ses relations avec les toreros espagnols ? Clemente se sent pris au sérieux et respecté par eux. Ainsi, Diego Ventura l’a beaucoup aidé lors de son installation à Sevilla.
Et les souvenirs ? Parmi les meilleurs, c’est celui d’un Victorino Martín, devant lequel il s’est senti a gusto ; a contrario, le plus mauvais consisterait à se sentir en-dessous du toro. Les trois avis reçus l’an dernier à Zaragoza ne font pas partie de ces derniers, car il s’est alors trouvé confronté à une « sorte de vache laitière » de 620 kg parfaitement intoréable.
Une chose que connaissent tous les toreros, la peur. Elle s’installe en général à la sortie du toro puis peut revenir au cours de la faena ; dans ce cas, la technique peut aider … sans plus. La blessure reçue à Santoña lui a au moins montré qu’il avait en lui le courage de revenir dans l’arène.
Voit-il un mauvais signe pour l’avenir de la corrida dans le fait que trois arènes du Sud-Ouest ne donneront pas de course cette année ? Pas forcément, et ce pour les raisons suivantes : le problème financier de La Brède, avec le coût de ses arènes démontables, finira bien par trouver une solution ; de son côté, Éauze a déjà annoncé qu’il y aurait un spectacle, probablement une novillada non piquée ; quant à Vieux Boucau, les années pré-électorales, avec les municipales de 2026, sont souvent sujettes à ce type de manœuvre dont la corrida fait les frais.

JPEG - 9.3 ko

Un torero et surtout un homme clair dans sa tête, sincère et parlant à la fois simplement et correctement ce qui, de nos jours, n’est hélas pas si fréquent …
Comme de coutume au Club, après la remise du cadeau d’usage à notre invité, la conversation a pu se prolonger au cours d’un bon repas avec, cette fois, de la daube de toro au menu.

B. DESVIGNES / M. DARRIEUMERLOU
photos : Y. LOUROUSE

.


Articles les plus récents

mercredi 1er janvier 2025
par  C.T.J.P.

VOEUX 2025

« Le torero crée des formes, œuvres humaines, à partir de chaos – la charge naturelle d’un taureau.
Immobile, il met, d’un geste, de l’ordre là où il n’y avait que désordre et mouvement. »
Francis Wolff
50 raisons de défendre la corrida

vendredi 13 décembre 2024
par  C.T.J.P.

Mathieu GUILLON : rester torero

Cette soirée du 6 décembre 2024 à Idron a permis au CTJP de recevoir Mathieu GUILLON, matador de toros et banderillero, Montois d’origine. Comme de coutume, l’ami Miguel DARRIEUMERLOU a assuré avec brio l’animation de cette tarde. Ayant commencé à voir quelques novilladas avec sa grand’mère, notre invité a rapidement décidé de faire du combat des toros sa vie professionnelle. Pour cela, il a intégré l’école taurine qu’avait fondé le matador de toros Gille Marsal à Campet et Lamolère, près de Mont de Marsan puis, en 2005, est passé à celle de Richard Milan, sise à Cauna. Mathieu a combattu et tué son 1er eral à Campet et Lamolère en 2006 et a revêtu pour la 1ère fois le costume de lumières devant un animal d’Alma Serena en 2007, année au cours de laquelle il effectuera quinze paseos. Le passage en novillada piquée se fit à Garlin en 2009, et sa carrière de novillero couvrit les trois saisons 2009, 2010 et 2011 avec respectivement six, onze et vingt-quatre paseos. De cette période ressortent en positif, la novillada de Soustons, avec trois oreilles et en plus pénible, celle de Madrid où, dans des conditions difficiles, il dut « s’envoyer » trois novillos. sa séparation avec Richard Milian, Mathieu arriva « seul » (...)

Albums les plus récents

Brèves

Rendez-vous à Madrid au CTJP !

dimanche 8 mai 2022

JPEG - 31.6 ko

Féria de Madrid
Paseo à 19h

Lundi 9 mai : novillos de Los Maños pour Carlos Dominguez, Arturo Gilio et Guillermo Garcia

Mardi 10 mai : toros de El Pilar/Moises Fraile pour Javier Cortés, Tomas Campos et Francisco José Espada

Mercredi 11 mai : toros de La Quinta pour Morante de la Puebla, El Juli et Pablo Aguado

Jeudi 12 mai : 6 toros de El Torero pour Antonio Ferrera, Daniel Luque et Gonzalo Caballero

Vendredi 13 mai – corrida de la cultura : toros de Jandilla pour Alejandro Talavante et Juan Ortega mano a mano

Samedi 14 mai : toros de Fermin Bohorquez pour Sergio Galan, Leonardo Hernandez et Juan Manuel Munera

Dimanche 15 mai : toros de El Parralejo pour Curro Diaz, Emilio de Justo et Ginés Marin

Lundi 16 mai : novillos de Conde de Mayalde pour Santana Claros, Isaac Fonseca et Alvaro Burdiel

Mardi 17 mai : toros de Arauz de Robles pour Joselito Adame, Pepe Moral et Angel Tellez

Mercredi 18 mai : toros de Pedraza de Yeltes pour Domingo Lopez Chaves, Jesus Enrique Colombo et Diego Carretero (confirmation)

Jeudi 19 mai : toros de Victoriano del Rio pour José Maria Manzanares, Fernando Adrian (confirmation) et Andrés Roca Rey

Vendredi 20 mai : toros de Garcigrande pour El Juli, Alejandro Talavante et Tomas Rufo (confirmation)

Samedi 21 mai : toros de diverses ganaderias pour Paco Ureña, seul contre six

Dimanche 22 mai : toros de Torrealta pour El Fandi, Manuel Escribano et Leo Valadez (confirmation)

Lundi 23 mai : novillos de Fuente Ymbro pour Manuel Diosleguarde, Jorge Martinez et Alvaro Alarcon

Mardi 24 mai : toros de Valdefresno pour Daniel Luque, José Garrido et Juanito (confirmation)

Mercredi 25 mai : toros de Fuente Ymbro pour Diego Urdiales, Andrés Roca Rey et Ginés Marin

Jeudi 26 mai : toros de Juan Pedro Domecq pour Morante de la Puebla, Juan Ortega et Pablo Aguado

Vendredi 27 mai : toros de Victoriano del Rio pour Diego Urdiales, Alejandro Talavante et Emilio de Justo

Samedi 28 mai : toros de Luis Algarra pour Roman, Gonzalo Caballero et David de Miranda

Dimanche 29 mai : toros de El Capea pour Pablo Hermoso de Mendoza, Lea Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza (confirmation)

Lundi 30 mai : toros de Samuel Flores pour Fernando Robleño, Morenito de Aranda et Damian Castaño

Mardi 31 mai : toros de José Escolar Gil pour Octavio Chacon, Alberto Lamelas et Gomez del Pilar

Mercredi 1er juin : Beneficienca, toros de Alcurrucen pour Morante de la Puebla, Emilio de Justo et Ginés Marin

Jeudi 2 juin : toros de Fuente Ymbro pour Juan Leal, Joaquin Galdos et Rafael Gonzalez (alternative)

Vendredi 3 juin : toros de Puerto de San Lorenzo pour José Maria Manzanares, Alejandro Marcos (confirmation) et Tomas Rufo

Samedi 4 juin : toros de Adolfo Martin pour Rafaelillo, Manuel Escribano et Alejandro Talavante

Dimanche 5 juin : Corrida de la Presse, toros de Victorino Martin pour Antonio Ferrera, Sergio Serrano et Roman

Feria de Abril de Séville en direct !

mercredi 20 avril 2022

JPEG - 28.6 ko

Feria de Abril de Séville – Plaza de Toros de La Maestranza - Paseo à 18h30

Mercredi 27 Avril 2022. Toros de Santiago Domecq pour José Garrido, Joaquín Galdós et Alfonso Cadaval.

Jeudi 28 Avril 2022. Toros de « El Parralejo » pour El Fandi, Miguel Ángel Perera et Daniel Luque.

Vendredi 29 Avril 2022. Toros de Jandilla y Vegahermosa pour Morante de la Puebla, Diego Urdiales et José María Manzanares.

Samedi 30 Avril 2022. Toros de Victorino Martín para Antonio Ferrera, Miguel Ángel Perera.

Dimanche 1 Mai 2022. Toros de El Capea y San Pelayo pour Pablo Hermoso de Mendoza, Lea Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza.

Lundi 2 de Mai 2022. Toros de Victoriano del Río et Toros de Cortés pour El Juli, Roca Rey et Tomás Rufo.

Mardi 3 Mai 2022. Toros de Juan Pedro Domecq y Parladé pour Daniel Luque, Álvaro Lorenzo et Ginés Marín.

Mercredi 4 Mai 2022. Toros de Garcigrande y Domingo Hernández pour El Juli, José María Manzanares et pablo Aguado.

Jeudi 5 Mai 2022. Toros de García Jiménez et Olga Jiménez pour Diego Urdiales, Cayetano et Paco Ureña.

Vendredi 6 Mai 2022. Toros de Núñez del Cuvillo pour Morante de la Puebla, Juan Ortega et Roca Rey.

Samedi 7 Mai 2022. Toros de Torrestrella para Morante de la Puebla, Julián López “El Juli” et Manuel Perera (alternative).

Dimanche 8 Mai 2022. Plaza de Toros de La Maestranza. Toros de Miura pour Manuel Escribano, en solitaire.

Fallas Valencia 2020 en direct !

mercredi 26 février 2020

JPEG - 196.8 ko

FALLAS de VALENCIA : paseo à 17h

FERIA ANNULÉE

Jeudi 12 mars : novillos de Fuente Ymbro pour El Rafi, Miguel Senent “Miguelito” et Jordi Pérez “El Niño de las Monjas”.

Vendredi 13 mars : novillos d’El Parralejo pour Diego San Román, Tomás Rufo et Miguel Polope.

Samedi 14 mars : toros de Victoriano del Río et Toros de Cortés pour Sébastien Castella, Cayetano et Andrés Roca Rey.

Dimanche 15 mars : toros de Zalduendo pour Antonio Ferrera, Morante de la Puebla et José María Manzanares.

Lundi 16 mars : toros de Juan Pedro Domecq pour Enrique Ponce et Pablo Aguado, mano a mano.

Mardi 17 mars : toros de Jandilla pour El Fandi, Emilio de Justo et Román.

Mercredi 18 mars : toros de Domingo Hernández et Garcigrande pour Enrique Ponce, Miguel Ángel Perera et Paco Ureña.

Jeudi 19 mars : toros de Fuente Ymbro pour Juan Leal, Jesús Duque et David de Miranda.