El Juli et Sebastien Castella à hombros
par

Cette corrida évènement préparée spécialement pour fêter les vingt ans d’alternative de Ponce aura au moins eu le mérite de remettre chacun à sa place.
Chaque torero a son propre style, sa propre personnalité et les avis plus ou moins tranchés de chaque aficionado alimentent souvent les discussions d’avant ou d’après corrida . Mais hors cela , la base, la base essentielle, qui devrait être le "tronc commun" de l’appréciation, c’est le "mandar" devant le toro .
Et là, le Juli est aujourd’hui me semble -t-il loin devant. Son intelligence prodigieuse des toros et un sitio parfait lui ont permis de réaliser une grande faena essentiellement sur le piton gauche, le toro de Garcigrande refusant toute approche sur la droite. Quatre naturelles profondes, centrées, longues et douces en furent le point culminant. Un estoconazo très engagé, (la corne droite le touchant aux côtes) vint parapher ce petit bijou de faena.Deux oreilles pour un grand Maestro !el Numero Uno !!!
Le Victoriano del Rio de Sebastien Castella était semble-t-il (source Olivier) un descendant d’un grand semental de cette ganaderia. Sébastien l’accueillit avec expectative à la cape.Après les deux simulacres de piques règlementaires il réalisa un quite par chicuelinas très serrées et exposées.
Son entame de faena fut époustouflante . Deux cambiadas au centre en déviant la charge du toro au dernier moment et d’un serré à faire frémir, avec pecho libérateur. Deux séries à droite profondes ,le toro en ressort un peu distrait. Reprise à gauche par naturelles le toro vient moins bien. Alors Sebastien s’installa entre les cornes et entreprit des redondos enchaînés de grande intensité avant de terminer par un petit numéro de trémendisme très personnel. Une entière un peu basse et les deux oreilles tombèrent du Palco.
Ponce doit encore s’en mordre les doigts ! Avoir choisi un Juan Pedro n’était sûrement pas le meilleur choix et son premier bis ne lui permit que quelques détails. Nous retiendrons son brindis à ses compañeros .
Morante reçut de cape un joli ensabanado de Nuñez del Cuvillo. Une bonne corne droite sur la quelle il dessina deux ou trois séries, la corne gauche semblant menaçante. Une demie épée concluante , une oreille.
El Fandi banderille bien et même très bien, on le sait. Mais après, il ne faut peut-être pas trop lui en demander. Il est vrai que son toro, un Manolo Gonzales se mit plus à se défendre qu’à attaquer et là les limites de chacun apparaissent un peu plus clairement.
Manzanares semble comme l’autre jour mal dans sa peau. Son toro, un Garcigrande, s’est vite éteint .
Cayetano a de l’esthétique, ça c’est indéniable mais son manque de technique est tellement criant.Son Carmen Lorenzo ne lui facilita pas la tâche et un petit désastre avec l’acier fit envoler tout espoir de trophée.
Toros de différentes ganaderias :
Juan Pedro Domecq (1 bis)Nunez del Cuvillo. Garcigrande, Manolo Gonzalez, Victoriano del Rio, Garcigrande, Carmen Lorenzo. Inégaux de présentation.
Enrique Ponce : oreille
Morante de la Puebla : oreille
El Juli:deux oreilles
El Fandi : salut.
Sébastien Castella : deux oreilles.
Jose Maria Manzanares : salut
Cayetano : silence
Très belle affluence sur le tendidos de Meillon ! Rendez-vous à Aignan le Dimanche de Pâques avant de se retrouver pour Séville !!!