VALENCE : MEDIOCRES JUAN PEDROS
par

Valence, jeudi. Neuvième corrida de la Feria de Fallas. Lleno.
Toros de Juan Pedro Domecq.
Julio Aparicio, silence et silence.
Morante de la Puebla, saluts et silence.
Cayetano, silence après avis et silence.
Cayetano est passé à l’infirmerie à la fin de la corrida.
L’ensemble de Juan Pedro Domecq, mal présenté et aux défenses suspectes, s’est distingué par sa médiocrité. Un lot sans classe, ni transmission, juste de force. On sauvera le troisième ; seul potable. Le cinquième : manso, dangereux.
Ne demandez pas à Mozart de composer sur un piano de bastringue, les artistes pour s’exprimer doivent avoir une matière première conforme à leurs ambitions. Ce n’était pas le cas jeudi à Valence. On vit, de courts moments, la plastique si particulière d’Aparicio, décidé pourtant. Il eut de beaux gestes à ses débuts à la cape, mais le trasteo, bien commencé par le haut, se dilua vite dans la banalité. Il tua mal ses deux adversaires.
Le second toro, jabonero, noble mais soso, fit illusion et Morante sut profiter de cette candeur pour dessiner quelques bons muletazos avec la planta qui le caractérise et cette façon de sortir de la tête du toro si élégante. Les choses tournèrent court car l’inanité de l’adversaire ne permettait pas ce toreo profond et engagé qui caractérise el de La Puebla dans ses bons moments. Laborieux à l’épée, les inconditionnels firent sortir l’Andalou pour un salut qui devait beaucoup à la gentillesse du bon public Valencien. Il ne voulut pas voir le Cinquième, manso il est vrai.
Cayetano, mieux servi, consenti le premier à la cape et il réalisa un élégant quite, livrant ainsi une interprétation personnelle de la Taffallera. Le toro avait du gaz, c’était le seul, il le conduisit dans un bon rythme des deux bords sans se livrer véritablement. L’ensemble, agréable, pesait peu sur l’animal qui finit par le prendre de manière très spectaculaire en fin de faena. Cayetano sortit indemne du choc mais, secoué, eut du mal à conclure. Conclusion difficile aussi face au dernier, invalide après avoir heurté violemment la talenquère.
P.V.