SEBASTIEN CASTELLA, LE 18 MAI, IL Y A UN AN...
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Sébastien Castella sortait en triomphe des arènes de Madrid, le 18 Mai 2007. Premier matador français à franchir la Puerta Grande de Las Ventas. Du promenoir, el balcon exterior, côté soleil, on ne pouvait voir, sans trembler d’émotion, cette foule en délire qui criait :" Viva Francia, Viva Castella !". Depuis tant d’années que les aficionados français cherchaient leur figura ! La tenacité, la rage de vaincre, les drames qu’ont vécus les toreros français prenaient tout leur sens devant la gloire d’un des leurs. El nino, comme l’appelaient, jadis, les braves Saragossais, était bien l’enfant, le fils spirituel des obscurs ou de grands toreros, comme Nimeno II.
Le lendemain, à Guadalajara, sous un déluge dantesque comme seuls en produisent les pays de soleil, Castella, alors que le public s’était en masse réfugié dans les gradins couverts, toréait la solitude du triomphe. La période d’ombre commençait. Il tua mal.
Puis ce furent Bilbao, Fenouillet, Pampelune, Mont-de-Marsan, San Sebastian et d’autres plazas où, Castella, toujours maître du temps et de l’espace, concluait ses faenas de manière incertaine. Puis, à Dax, il annonça qu’il mettrait un terme à sa saison. On apprit qu’aux Amériques, il connut des succès, mais ce sont les Amériques et c’est loin.
En 2008, pas de Castella à Castellon ( ville où reprend la saison ). A Séville, ce fut encore la douche froide.
Alors, on croisait les doigts pour Nîmes où il était trois fois attendu. Le jour de la corrida de gala, le 8 Mai, il fut époustouflant devant son dernier toro. Il fallait voir, là aussi, la foule le raccompagner à son coche de cuadrilla ! Enfin, Castella avait un tour de force à accomplir : assurer deux corridas le même jour, le samedi 10 mai. Imaginez la pression et comme le succès oblige. Et puis rentrer après la corrida du matin, se reposer, manger un peu, changer de costume, recommencer le paseillo dans l’amphithéâtre grandiose. Ce jour- là, il donna beaucoup. A retenir la magistrale faena au sixième toro del Pilar.
Comme il a beaucoup donné, nous nous devions, à notre tour, de rendre à celui qui disait, si profondément, dans une entrevue à Tercios quelque chose comme : "Je ne suis pas en competencia avec les autres, mais avec moi-même"
Gracias y suerte maestro !
Nadège Vidal