Le chauffeur de Juan

jeudi 24 octobre 2019
par  C.T.J.P.

Texte : Bernard DESVIGNES - photos : CTJP
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L’invité de cette soirée était Jean-Michel MARIOU, écrivain et journaliste. En tant que journaliste, il a produit l’émission télévisée « Face au toril » et « Signes du toro ». En tant qu’écrivain, il a publié voici dix ans « Ce besoin d’Espagne » et vient de publier « Le chauffeur de Juan » (éd. VERDIER, collection FAENAS). Ce dernier ouvrage est la raison de sa venue au CTJP ce soir.

Juan, c’est le torero Juan LEAL, dont JM. MARIOU a été le chauffeur, ainsi que celui de sa cuadrilla, durant trois temporadas. Comment un homme de lettres et d’images peut-il devenir conducteur à plein temps et pendant trois ans d’un minibus transportant toute une équipe de toreros d’Arles à un hôtel, d’un hôtel aux arènes et des arènes à un hôtel, avec retour à Arles, évidemment ?
L’histoire commence à l’hôtel ATRIA de NÎMES, tout proche des arènes, un jour de corrida. Notre hôte quitte sa chambre pour assister à la corrida et, dans l’ascenseur, se trouve en compagnie de MORANTE DE LA PUEBLA et de ses peones, tous en costume de lumière. Après une hésitation, il les rejoint et est impressionné par le silence de tous ces hommes. Dehors, alors que le maestro signe des autographes dans le hall, il voit le chauffeur qui attend ; il a alors une sorte de fulgurance qui lui fait penser que, durant ce (court) voyage de l’hôtel aux arènes, cet homme est le plus important qui soit, car de lui dépend leur arrivée à bon port et à l’heure. Ce voyage lui paraît tellement mystérieux qu’il se dit « Je veux moi aussi connaître ce mystère, et en tant que chauffeur, ne serait-ce qu’à titre temporaire ». En fait, ce « temporaire » aura duré trois années !

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Il rencontre alors Juan LEAL, qu’il connaît bien, ainsi que Maurice BEHRO, son apoderado ; il leur présente son projet, et le matador accepte, à deux conditions : 1- Tu ne seras pas rémunéré et 2- Tu feras partie de la cuadrilla ; de ce fait, tu seras nourri et logé. Il nous raconte que, quand il a dit aux toreros que son but était d’écrire un livre à la suite de cette expérience, ces hommes, dont la plupart ne sont pas de gros lecteurs, ont manifesté quelque surprise.

A ce moment de la causerie, JM. MARIOU explicite ce que les notions de départ et de voyage représentent pour lui. La tauromachie est un voyage en ce sens que, quand on va aux arènes, on sort de sa vie habituelle, on échappe à sa condition. Les toros voyagent (historiquement sur leurs pattes, puis dans un wagon de chemin de fer et maintenant dans un camion), les toreros voyagent et les aficionados eux aussi, les plus « mordus » faisant même plusieurs milliers de kilomètres par an pour assouvir leur passion. Dans le cas de JM. MARIOU, c’était le fait de chercher et de comprendre – ou au moins de le tenter- l’intimité d’une cuadrilla, et la première sensation a été celle de connaître une atmosphère lourde …

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Le premier voyage a été accompli à l’occasion d’un festival au Portugal, et la première demi-heure a été un véritable round d’observation, tous les hommes voulant savoir comment conduisait cet homme, que le « patron » avait choisi et à qui, durant chaque trajet qu’ils feraient avec lui, ils confieraient leurs vies. A l’arrivée, leur attitude lui a fait comprendre qu’il était « adoubé » et intégré à la cuadrilla. Il a d’ailleurs très vite pris l’habitude de dire « On va toréer ».
Dans le véhicule, l’atmosphère varie selon l’arène où l’on se rend, certaines impliquant plus de responsabilité, et des toros qui entreront en piste. Au retour, c’est le résultat de la course qui fait que l’ambiance va du renfrogné au joyeux. Pour le chauffeur, deux choses le hantent au départ de l’hôtel, se tromper de chemin et arriver en retard. D’ailleurs, à chaque nouvelle arène, il faisait plusieurs fois le trajet pendant que les hommes se reposaient.

Comment tient-on physiquement pour éviter l’endormissement au volant ? Chaque chauffeur a sa manière ; pour certains, c’est le chewing-gum, pour d’autres, c’est le coca cola ; en l’occurrence, il n’y en avait pas particulièrement car, quand tout le monde dormait, il le vivait comme un moment privilégié ; il lui est aussi arrivé, durant ces longs trajets nocturnes, d’avoir des conversations quasiment intimes avec Juan.
JM. MARIOU nous parle ensuite de l’écriture du livre. Il a commencé à écrire au moment où, relisant ses notes, il avait du mal à retrouver ce qu’il avait voulu dire. A la fin, il a fait relire le manuscrit au matador qui, à un détail près concernant son état civil, lui a donné « l’imprimatur ». Quant aux hommes de la cuadrilla, leur question a été « Dans ton livre, dis-tu la vérité ? » ; suite à sa réponse affirmative, il s’est entendu dire « Alors, cela ne va pas se vendre » !

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Comme de coutume au Club, après la remise du cadeau d’usage à notre invité, la conversation a pu se prolonger au cours d’un repas apprécié de tous.


Brèves

SAN ISIDRO DU 2 AU 16 JUIN 2019

samedi 1er juin 2019

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Le CTJP chez Malabat à Brocas Les Forges (40)

vendredi 9 octobre 2015

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DIMANCHE 18 OCTOBRE 2015

10 H 00 FERRADE
13 H 00 Repas : Garbure, Jambon à Broche, Haricots Blancs, Salade, Fromage, Tourtière, Café, Vin rouge et Vin rosé compris
15 H 30 CAPEA

Prix de la Journée Adultes : 20 Euros

Réservation avant le lundi 12 octobre 2015 (Places limitées) clubtaurinpau@gmail.com

Nouveaux apoderados pour Juan Bautista

mardi 24 novembre 2009

Juan Bautista vient encore de changer d’apoderado.
La rupture s’est produite exactement comme l’an dernier , au lendemain de la fiesta campera de Riom !
La rupture a beau, comme toujours s’ être passée "amicalement", on souhaite que ce changement ne soit pas un signe d’instabilité et d’incertitude dans la carrière du torero.

C’est Sanchez Mejias qui désormais prend les interêts du torero entre ses mains, associé àCaldas.
Espinosa et Davila Miura n’auront géré qu’un an la carrière de l’arlésien.
Juan Bautista avait dû bien préparer les choses puisque rupture et nouvelle association se sont produites le même jour , en quelques heures.