Garlin, Del Alamo en patron
par
Garlin, dimanche, plein.
Six novillos de El Tajo y la Reina, Le quatrième : tour de piste.
Thomas Dufau, lilas et or : applaudissements et silence.
Juan del Álamo, neige et or : oreille et oreille.
Diego Silveti, pourpre et or : vuelta et oreille.
Il y en eut trois et trois, les trois premiers manquant de force et de race et le trois derniers avec du moteur et de la caste. Le quatrième « jabonero sucio », blanc cassé, a fait grosse impression à la muleta et sa dépouille fit le tour de la piste garlinoise. L’ensemble n’avait ni la présentation, ni la présence de l’an dernier mais permit de passer de bons moments et tout le monde sortit satisfait.
Thomas Dufau s’en vit pour garder debout le premier, on ne peut lui en tenir rigueur. La caste du quatrième, piquant et sérieux, le déborda. Le landais ne put canaliser cette agressivité et au total ce ne fut pas une bonne après-midi pour lui.
Juan Del Alamo s’est comporté en vedette toute la journée avec ce courage sec qui l’honore : sa façon d’attendre, stoïque, la charge du toro en se mettant dans le sitio, c’est-à-dire dans les cornes de son adversaire est admirable. Du second, il tira le maximum avec notamment des séries de circulaires que l’on attendaient plus du cornu. C’est un vrai numéro un et sa sortie en triomphe n’est pas usurpée.
Pour aimer Diego Silveti il faut aimer le toreo mexicain : la fantaisie, la joie de vivre. Au dernier on a vu à la cape d’originales gaoneras. Le début de son travail pieds joints a été très spectaculaire. Il y a du rythme et une recherche plastique chez le fils du « Roi David », même s’il se croise peu. Estocade « al encuentro », mais le toro tarda à tomber. L’héritier des Silveri n’a pas manqué ses débuts en France.
Pierre Vidal