Pour sa première corrida de l’année Oliva Soto aurait pu ouvrir la porte des Princes s’il n’avait failli à l’épée à son second (le 5ième de la tarde).

Ce "limpidado" était tout noir, bien présenté, astifino. Peut-être le plus faible du lot, mais le seul qui mettait un peu la tête. Bien reçu par véroniques, il démontra une belle charge sur la corne droite. Premières passes citées de loin, muleta en avant, il canalisa sa charge puissante dans une très belle série enchaînée et en baissant la main. Le toro est violent, exigeant, et il "en faut" pour ne pas lui donner le moindre signe de doute. A gauche, c’est plus court et les derrotes plus importants. Reprise à droite pour une autre série (un peu trop rapide peut-être). Faena courte et d’intense émotion hélas terminée par un petit désastre à l’épée. Le public de Séville sut reconnaître son courage et son envie en l’invitant à faire une vuelta chaleureuse.

Son premier (le second de la tarde) était un toro avec du genio et de la caste. Un toro très exigeant qui ne pardonnait rien. Il voulut répondre au quite d’ Antonio Nasare et se fit faucher à sa première véronique. Plus de peur que de mal , mais une voltereta impressionnante ! Faena courte, d’intense émotion où chaque passe est une victoire. Un pinchazo, une entière desprendida et pétition majoritaire pour faire tomber l’oreille !

Diego Urdiales donna sûrement (à son second, la 4ième de la tarde) les plus beaux et les plus purs muletazos de l’après-midi qu’il ne put malheureusement pas lier. Ce toro lourd (570kg), lui infligea un coup de plat de corne au visage en derrotant, alors qu’il semblait en avoir pris la mesure. Il fit front avec des passes naturelles, esseulées mais profondes et templées, de grande valeur. Une estocade entière, caïda. Vuelta

Antonio Nasare touche un toro (le 3ième) avec la tête en permanence dans les nuages. Il s’arrima tant bien que mal.
Le sixième , un magnifique toro sardo,astifino, arriva à la muleta sans classe ni race et ne lui offrit aucune option de triompher.

Toros du Conde de la Maza bien présentés, exigeants dans l’ensemble, le 5ième très bon.

Diego Urdiales : Silence et vuelta

Soto Oliva : oreille et vuelta

Antonio Nazaré : silence et silence.