Il y a 25 ans disparaissait Paquirri.
par
Peu avant sa mort, en septembre 84, devant une arène qui, à l’époque, n’était pas pleine, il affrontait en solo six toros de Diego Puerta. Sans beaucoup de succès à cause du manque de race des toros. Entre Dax et Paquirri, une histoire d’amour s’était construite, à cause de la fameuse corrida d’Août 77 ( " quand le blé est sous la grêle, fou qui fait le délicat") où il triomphait, ainsi que Angel Teruel et Nimeño II devant des toros d’Atanasio Fernandez .
Un ou deux ans après, à Zahara de los Atunes, Paquirri organisait un festival au profit de la Croix Rouge. Au cartel, Alvaro Domecq père, Rafael de Paula, Diego Puerta et Paquirri.( Je ne me souviens plus de l’ordre exact) L’arène faite de bric et de broc, c’est à dire de mauvaises palissades sans callejon, ne disposait que d’un tracteur comme train d’arrastre.Pas de corrales, un taureau s’échappa, ce qui retarda le paseillo.
Un voisin, paysan buriné qui tapait sur la barrière de bois pour attirer les toros m’apprit mes premiers mots d’andalou" Paquii e el meor toeo de toa Espaa". Le festival fut triomphal et la plupart des bestioles repartirent sans leur appendice caudal.
L’époque de Paquirri est celle où le matador toréait avec l’épée de mort : il fallait demander l’autorisation pour prendre l’épée factice pendant la faena.
Un type le signalait par un panneau " Se autoriza..".
Tout ça a disparu je ne ne sais quand. Ce qui avait les conséquences qu’on peut imaginer ; le poids de l’épée sur le poignet interdisait les très longues faenas et le matador qui ne repartait pas vers la barrière faire son petit "ménage", cadrait vite son taureau ce qui rendait l’ensemble plus harmonieux. D’ailleurs, on emploie aujourd’hui davantage le mot " torero" que "matador" et rarement " espada"...
La mort de l’esthétique de la mort, c’est aussi ce qu’a signé la disparition du très grand tueur qu’était Francisco Rivera.
Nadège