DAX V
par

Dax, lundi, 5ème de Féria.
7 toros de Hoyo de la Gitana, un premier sobrero du même fer (7ème) et un autre du Conde de Mayalde (8ème).
Rafelillo en violet et or : une oreille et salut.
Diego Urdiales en azur et or : silence après avis et silence.
Julien Lescarret en écume et or : silence et applaudissements.
Salut des banderilleros Morenito d’Arles et Manolo de los Reyes.
Plein. Couvert. Bronca finale.
La journée commença, le matin, par une novillada entretenue d’Adolfo Martin ; le cinquième faisant un tour de piste et le jeune Daniel Martin, blessé au mollet, coupant une oreille. La suite du programme annonçait un lot de Hoyo de la Gitana. On retrouvait cette origine Santa Coloma redevenue en odeur de sainteté.
En réalité, on passa ainsi du meilleur au pire. Présentations et armures des Hoyos de la Gitana étaient indigne de ce qu’on attend d’une arène comme Dax et là-dessus on ne peut transiger. Le piètre moral souligna les carences physiques : un ensemble sans race, impotent sous le cheval, inapte au combat. Par bonheur, les organisateurs eurent la bonne idée de sortir en huitième position, un Conde de Mayalde qu’ils tenaient au chaud dans les corrals. Magnifiquement présenté, il se livra avec rage sous le fer et fit chuter le picador. Rafaël Sauco, le bon lancier de Saragosse, sut le recevoir avec courage, détermination et habileté. Sonné, il remonta sur sa monture pour une troisième pique et fut ovationné.
Face à ce magnifique adversaire, Julien Lescarret est passé à côté d’un gros succès. Il eut pu transformer cette triste après-midi en triomphe. Il le passa à la cape avec détermination et son début de faena, compte tenu de l’importance de l’opposition, porta sur un public acquis à sa cause. Mais l’opposant ne se prêtait pas aux fantaisies, Julien se déconcentra et fut désarmé à plusieurs reprises. Il perdit les papiers à l’épée et, adieu veau, vache, cochon, couvée, le triomphe s’envola. Il avait porté une bonne estocade à son premier passage.
Pour le reste, il faut louer la détermination de Rafaelillo. Le lion de Murcie arracha quelques muletazos et surtout l’acheva d’une grande estocade qui lui valut une oreille. Rien à faire face au bloc de marbre qui lui échut par la suite, tué d’une entière. Pas d’option non plus pour Diego Urdiales, digne dans l’adversité. Il tua rapidement.
Ainsi, grâce à un toro qui n’était pas prévu au départ, Rafaël Finat, qui a fait le bonheur de Garlin, sauva une après-midi désespérante. Viva el Conde de Mayalde !
Pierre Vidal