Corrida/mont-de-Marsan I
par
Mont-de-Marsan vendredi, 1ère corrida de féria.
6 toros de La Quinta ;
El Fundi en pourpre et or : silence et silence.
El Juli en violettes et or : salut et deux oreilles.
Juan Bautista en ébène et or : silence et salut.
Plein. Ondées.
Le Plumaçon affichait complet, pour ce premier rendez-vous de La Madeleine. La venue d’El Juli qui se risquait face aux La Quinta c’était un événement et il fallait en être. Le lot bien dans le type, c’est-à-dire gris, petits pour la plupart, et armés courts mais pointus comme le veut l’origine Buendia (un type qui tire plus sur le félin que sur le mammouth), a procuré un spectacle prenant. Appuyant peu sous le fer mais faisant preuve d’une belle présence en fin de parcours, ils ont permis aux toreros de s’exprimer. Les deux derniers avaient cette pointe d’émotion qui fait le plus.
El Fundi reprenait après une grave chute de cheval. Convalescent, le maestro de Fuenlabrada, n’a pas retrouvé encore ces facultés de grand lidiador qui ont fait son succès. Il coupa court au milieu de sa première faena, le toro semblait poser zéro problème, et s’en défit avec méfiance. Le convalescent semblait plus décidé face au second qu’il passa avec classe à la cape. Peu centré par la suite, il y eut beaucoup de déchet dans son travail achevé par une demi-lame tombée.
Veni Vidi, Vici aurait pu dire El Juli tellement il sembla à l’aise lors de ses deux comparutions. Il n’en a fait qu’une bouchée de ces La Quinta que l’on disait terribles. Mais qui résiste à Julian dans ce moment exceptionnel qu’il traverse ? Sans doute un excès de facilité à son premier passage et la candeur de l’adversaire refroidirent l’enthousiasme. C’est devant le cinquième sorti retors qu’il montra l’ampleur de son talent. Il sut réduire les défauts du Quinta ; le travail fut pléthorique avec une passe du mépris pour photographe et des redondos qui en fin de faena firent lever le public. Une estocade en se mouillant les doigts préluda à un juste triomphe.
Juan Bautista passa à côté d’un beau succès. A l’issue de sa première faena, instrumentée avec classe il poussa une épée de gendarme qui lui ôta tout espoir de récompenses. Il hérita pour conclure d’un La Quinta qui marchait au super. Il s’accorda avec lui et débuta avec élégance par le bas ; par la suite l’arlésien baissa d’un ton, il y eut néanmoins des série bien rythmés à gauche. Cet excellent tueur n’était pas en verve. Echouant une nouvelle fois au verdugo, il recueillit un succès d’estime.
Pierre