Pamplona 11 juillet
par

5ème corrida des San Fermines 2009
Joselillo a gagné le cœur des Peñas qui l’ont soutenu de tout leurs chants malgré les échecs avec l’acier à son dernier toro. Un énorme toro de 625 kg, armé large et veleto, un peu moins manso que ses frères, auquel il donna une faena très valeureuse. Il débuta au centre du ruedo par des passes de rodillas ajustées, suivies de dérechazos templés et engagés. Il comprit très vite que le bicho avait une corne gauche peut-être un plus longue de charge et il enchaîna deux séries de naturelles magnifiques suivi d’un desplante très "torero". Une seconde d’inattention et c’est l’accrochage de l’avant bras, forte voltereta, fouillé au sol, et piétiné sauvagement. Joselillo se relèvera péniblement , cherchant l’air, le visage trahissant sa douleur. Il n’avait plus la force pour tuer et il aura dû puiser dans le peu qui lui restait pour descabeller à 5 secondes du troisième avis. (Joli geste de David Mora, venu aider son compañero de douleur, pour arrêter le toro).
Il coupa l’oreille de son premier, le plus mobile de l’encierro. Il réalisa un superbe quite par navarras rematé par une serpentina. Après un brindis "au ciel", il débuta par deux passes cambiadas au centre du ruedo. La charge est violente, mais il plante les zapatillas pour donner des séries de derechazos de loin avec de grands pechos libérateurs. Après quelques naturelles un peu accrochées, il termine par un redondo inversé très ajusté. Le toro va à mas ! Trois molinetes, un pecho de rodillas ! Joselillo se profile pour un estoconazo légèrement tombé.
A son premier, David Mora traversa toute l’arène pour venir s’agenouiller devant la porte de la peur. La porta gayola aurait pu avoir une fin tragique. Le fauve sortit à 100 à l’heure, emportant tout sur son passage, le corps du torero catapulté comme un pantin, le toro finissant sa course contre le burladero opposé. David, se releva difficilement complètement groggy. Il débuta sa faena assis sur l’estribo, puis gagne le centre où il donna les meilleures passes avec la main droite, très templées, le toro tirant aux planches et manquant de force. Une épée caïda, applaudissements.
A son second, il nous gratifia de merveilleuses véroniques ralenties et d’un quite de toute beauté. Il donna une faena avec beaucoup de toreria. Dommage que ce toro ait manqué de transmission sur la fin. Une entière légèrement tombée, salut au tiers.
Serafin Marin n’a rien pu faire à son premier qui ne se fixait pas et a tout fait pour "réduire" son deuxième après 4 grosses piques assassines.
Toros de Dolores Aguirre, très bien présentés, abantos, mansos aux premiers tiers en général, (sauf le 6ème) et meilleurs dans le dernier tiers (2ème, 3ème et 6ème).
Belle affluence aux barreras et tendidos ombre de Meillon, où la soirée s’est terminée autour d’un "oeuf chingare fromage " à vous donner envie d’y revenir !!!
Christian HAYET