Dax, samedi les "poncistes" aux anges
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Dax samedi, 4ème de féria, lleno.
6 toros de Samuel Flores.
Enrique Ponce bleu de France et or : deux oreilles, un avis et deux oreilles.
Juan Bautista framboise et or soutaché de noir : salut et une oreille.
Serranito églantine et or : silence et silence.
Les « Poncistes » grimpent aux rideaux, les autres sont admiratifs des talents du maître qui signe une nouvelle « tarde cumbre » dans son arène de prédilection. Le torero de Chiva est en phase avec le public dacquois et surtout avec ces toros si particuliers de Samuel Flores. Des animaux aux cornes fermées et basses dont la bonté n’a pas d’égal, mais qui laisseront sur leur faim les amateurs de sensations fortes. C’est l’histoire d’une entente cordiale entre Samuel Flores et l’homme qui comprend tous ces sujets d’emblée, Enrique Ponce.
En d’autres mains, on l’a vu samedi avec Juan Bautista et Serranito, on sombre vite dans la banalité et l’ennui. Enrique sait extraire de ces collaborateurs (on n’ose pas dire adversaires) le suc caché. Il transcende leur noblesse bêlante avec une facilité désarmante et un goût exquis. C’est plein de charme, cela évoque les soirées chaudes et joyeuses de son pays valencien, l’enthousiasme des rencontres éphémères dont le souvenir ne dure pas.
Les élégantes arabesques dessinées par le maître sur le sable, sa juste cadence (peut-on faire plus lent ?), ses changements de mains, passes de poitrine qui n’en finissent pas, auront laissé sans voix les tendidos enthousiastes. Ainsi il aura caché la vacuité de ses adversaires, certes nobles, mais sans véritable danger.
P. V.