VIC : BEAUX DEBUTS DES TOROS DE JL DARRE
par
Vic-Fézensac, vendredi soir : 3/4 d’arène.
6 Toros de l’Astarc, 2ème, 3ème et 6ème applaudis à l’arrastre. 13 piques.
Marc Serrano : silence et silence.
Julien Lescaret : une oreille et silence.
Alberto Aguilar : une oreille et une oreille.
Salut du banderillero de Julien Lescarret, El Chano, au 5ème.
Prix de la meilleure pique à Marc Raynaud pour le second.
Salut du ganadero. Sortie en triomphe de Alberto Aguilar.
Soirée palpitante, suivie par un public nombreux, tenu en haleine de bout en bout, sortant enchanté des arènes Joseph Fourniol. Une réussite donc que l’on doit d’abord aux toros de Jean Louis Darré qui passait là un examen risqué. Il s’en est bien tiré l’éleveur de Bats, même si, il en conviendra, il y a encore du travail pour obtenir le mention.
Soulignons d’abord et c’est un point essentiel, la belle prestance du lot. Longs, hauts, armés très pointus et sérieusement, les Astarc avaient belle allure. Ils procurèrent de beaux tiers de piques partant de loin et mettant bien les reins. A souligner la belle disposition des piqueros qui exécutèrent "a la ley" le tiers. Marc Raynaud, Nicolas Bertoli, Rafaël Sauco se mirent en évidence. Dans l’ensemble les Astarac laissèrent pourtant du jus dans la bagarre.
Au troisième tiers, il y eut de tout : le meilleur, le second, se livrant avec générosité et allant loin dans la passe ; le sixième réservé mais émouvant dans ses charges, les autres souvent "tardos" et violents posant beaucoup de difficultés ; le quatrième s’arrêtant après la pique ; le cinquième partant rapidement aux "tablas".
Marc Serrano tomba sur le lot le plus âpre. Décidé, on le vit à la cape, il ne put trouver de solution face à ses adersaires qu’il tua après avoir tout essayé.
Bonne faena de Julien Lescarret à son premier passage. Il capta dans de longues véroniques l’Astarac numéro deux, et profita de ses bonnes dispositions pour effectuer dans un bon rythme des séries des deux bords terminant par une circulaire inversée. Epée tombée et oreille sans discussion. Le second partant aux planches, il abrégea et tua d’une épée très basse.
Révélation de Mario Aguilar qui enchanta le conclave par son entrega, son "toreo de verdad" et son allure. Dès la première passe de cape, on vit que le jeune élève de Stéphane Fernandez Meca avait faim de triomphes. Ce furent, à ses deux toros, de longues séries de véroniques profondes, lentes et rématées parfaitement par des demies élégantes et efficaces. Même efficacité aux banderilles qu’il posa sans chi-chi dans tous les terrains. Beaucoup d’assurance à la muleta qu’il manie avec calme, en montant à la corne contraire, aidant ainsi ses adversaires dans leurs charges incertaines. En s’exposant un maximum, le jeune homme construisit deux trasteos émouvants qui emballèrent -à juste titre-le public. Les mises à mort ne furent pas à la hauteur de ces intentions, mais la qualité de l’ensemble mérite d’être souligée.
Une soirée réconfortante et qui fera date pour l’aficion du sud-ouest. Dans l’ensemble les Astarac furent à la hauteur des espérances, les acteurs se sont tous comportés dignement, le public nombreux est à féliciter pour son attention.
Il fallait le faire, les Vicois l’ont fait et c’est un succès.
Pierre Vidal