PE-PIN ! PE-PIN ! PE-PIN !
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De cette féria de Pampelune, elle n’est pas terminée, le départ de Pépin Liria vendredi, fut le moment le plus touchant. Le bon torero de Cehegin (Murcia), a noué depuis 1995, où il y a débuté, une relation de coeur avec ce public navarrais si difficile. Il y aura toréé jusqu’à 3 corridas dans une même féria, il en aura été le triomphateur à plusieures reprises et il y aura reçu de terribles coup de cornes - ce fut encore le cas vendredi.
Pepin Liria l’homme au trente blessures se retire après une carrière exemplaire de dix ans devant les élevages plus durs, dans les arènes les plus exigeantes. Celles où sortent le "toro grande".
Comment expliquer que ce torero qui n’est ni spectaculaire, ni élégant, ni charismatique soit si populaire auprés du public ; respecté unanimement dans le milieu ? Pepin incarne les valeurs toreras. Il se bat devant tous les toros -à 35ans il partait encore à puerta gayola devant les Victorinos. Il a une technique à toute épreuve. Populaire mais pas populiste il ne se laisse jamais aller à aucune facilité démagogique et il n’a jamais eu d’exigences particulières à l’égard d’élevages ou de compagnons de cartel. Il a pris ce qu’on lui donnait et il a toréé avec ceux qu’on lui choisissiait.
Toréro idéal pour Pampelune Pépin rappelle les grands maestros qui y ont triomphé avant lui : Galan, Miguel Marquez, Ruiz Miguel. Ces types aux nerfs d’acier et à la volonté de fer que rien ne pouvait effrayer. Tous ceux qui ont montré que l’on pouvait faire des carrières dans ces corridas hasardeuses où les stars ne se risquent pas. Ces toreros de l’honnêté et de la rigueur...
Vendredi, dans le chahut général on a donc crié avec les penas : Pé-pin ! Pé-pin ! Pé-pin ! et on lui fera fête dans le sud-ouest où il viendra bientôt.
Pierre Vidal