Picador de toros : une profession de foi et un art
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Pour sa première soirée de l’année 2017, le CTJP recevait le picador de toros, Gabin Réhabi.
Vic Fezansac-2016/ Toro #34 - Salta Cancela - 01/2012 - Los Maños
Meilleur toro de la Corrida Concours + Meilleur tercio de varas pour Gabin Rehabi
Accueilli par les mots d’amitié de Stéphane, Gabin Réhabi est remonté à l’âge de ses 15 ans où son aventure humaine a commencé d’abord avec Paquito Leal puis avec celui qu’il considère comme son « second père », Alain Bonijol auprès duquel il a appris la technique équestre. Et dont il a souligné la droiture, l’honnêteté. Ainsi que sa conception et ses innovations autour de la cavalerie.
M. Darrieumerlou a mis en avant le parcours parallèle de Gabin et A. Bonijol, tous deux novilleros (parcours contrarié pour Gabin) puis cavaliers. Chez A. Bonijol, Gabin Réhabi a apprécié le plaisir de travailler avec un visionnaire (caparaçon en kevlar, protection des pattes des chevaux…), avec qui il a appris la technique de l’équitation, son positionnement esthétique. Rappelant que c’est A. Bonijol qui a introduit pour le tercio de piques, des chevaux plus habiles, plus athlétiques et qu’il est dans les normes espagnoles pour le poids des chevaux. Raison pour laquelle il a été contacté pour Madrid…sans autre retour pour le moment.
Interrogé par Miguel sur les rigidités de la corporation des picadores, Gabin insiste sur la grande attente de l’aficion pour le tercio de piques, mais aussi sur la méfiance des compatriotes espagnols vis-à-vis de l’arrivée des picadores ou des éleveurs français de l’autre côté des Pyrénées.
G. Réhabi insiste sur le danger que courent la corrida et la mise en valeur du picador : si les « figuras » avaient conscience de celui-ci, un grand pas serait fait. Comme celui qui consiste lors du tercio de piques à n’avoir en piste que le torero, le picador et un banderillero (cf Vic en 2016).
C’est dans le sud-ouest et l’aficion gersoise et landaise, que Gabin, gascon d’adoption, a trouvé le respect du travail fourni, envers le taureau et le matador. Même si ses souvenirs pour 2016 le ramènent à Logroño avec D. Urdiales. Et Sébastien Castella lors de son solo dans le sud-est.
Les questions de l’auditoire, nombreux et attentif, mettent en évidence que les choses changent par rapport à la présence du picador et sans l’aficion, celui-ci risque de ne plus exister.
S’il n’a jamais désobéi aux ordres du matador, Gabin s’est parfois senti « abandonné » face au taureau.
Bien souvent les taureaux lidiés par les figuras ne supportent pas la pique mais le fait que certains toreros vedettes combattent des élevages « durs » montre un changement d’état d’esprit.
Pour Gabin, la tauromachie est une profession de foi et un art. L’art de bien piquer étant celui qui requiert un travail aussi précis que possible.