Les toros ne sont plus ce qu’ils étaient
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Aujourd’hui : Même la corrida se "globalise, se mondialise...
L’été dans le Sud-Ouest, il a ceux qui restent volontairement pour "faire" les ferias de Mont-de-Marsan, Dax et Bayonne, celles des petits villages, et les privés de vacances qui se payent une entrée "au soleil", où l’on grille comme des "escargots à la catalane", ces escargots grillés vivants qu’adorent les Catalans. "L’été à Pau" rentre de la feria" de Mont-de-Marsan, du Plumaçon, les arènes-chaudron, à 40 degrés à l’ombre, construites en 1889... Engouement populaire, "fond de public" plutôt connaisseur... venu pour l’affrontement avec le fauve, et pour "l’art", l’émotion... Les corridas en France, lors des "ferias", continuent, même avec une légère décrue, à remplir les arènes, contrairement à l’Espagne où la crise les dépeuple ... ainsi qu’un indéniable "déficit d’image". Plusieurs provinces ont tenté d’interdire la corrida...
Débat qui se mord la queue
On ne rentrera pas ici dans le débat "pro"-"anti", débat qui se mord la queue depuis des années, et qui ne fait pas avancer d’un clou. Si si si , le nouveau ministre de l’écologie, Philippe Martin du Gers , hier encore croisé dans toutes les "ferias", a juré ses petits dieux qu’on ne l’y prendrait plus... Opportuniste, va !! On te connaît... En France, la corrida, à l’initiative de "l’Observatoire taurin", d’André Viard, "maestro" de l’écriture, a été déclarée "patrimoine culturel immatériel". Quoi de plus immatériel et fugace que la suavité, la profondeur, d’une "naturelle" ? Mais voilà... depuis quelques mois, nous sommes des milliers à nous sentir orphelins, depuis "le retrait" (définitif ?) de José Tomas, devenu mythe de son vivant, et qui tutoya les Dieux à Nîmes en septembre dernier.
Quel fossé, quel gouffre, quel précipice entre José et tous les autres...Même si "s’affirment" Ivan Fandino, Alberto Aguilar, Daniel Luque, David Mora, Escribano...et sont toujours là les "artistes" Castella, Manzanares, Perera, l’imprévisible et parfois génial Morante, l’intrépide Padilla, deux fois égorgé par un toro, et aveugle d’un œil pour cause de "cornada", le toujours dominateur Juli... Mais ils sont à des années lumière de la tauromachie-épure de José Tomas... Pas de relève à l’horizon. De nombreuses "figuras" qui tournent en rond... et de jeunes recrues aseptisées qui sortent des "écoles taurines".
Des gaves de frisson
Quoi qu’il en soit, dans les corridas "toristes", dures, encastées, où l’on vient pour le toro, on peut se passer de "figuras". L’élevage de légende ("ganaderia") de Victorino Martin, l’ex "sorcier" de Galapagar, sur son seul nom, bourre les arènes... comme encore toujours Miura (pourtant en baisse) et les nouveaux au club, comme Fuente Ymbro... Mais jadis, Victorino père "livrait" ses créatures "de muerte" à quelques ferias ciblées et surveillait la génétique... Désormais, pour vendre-vendre, il faut "ouvrir" davantage, et le "victorino" est plus "noble", malléable, moins bien "présenté", des cornes à faire peur sur des corps inégaux... Alberto Aguilar "s’y colla", ce jour de canicule trop picale à Mont-de-Marsan, et se joua la vie sur son second, à chaque instant, pour lui arracher une "faena" à donner des fleuves de sueur, et des gaves de frissons... Frissons d’une vérité, toujours là, mais de plus en plus frelatée par de nombreux tricheurs, pour les besoins de "don Dinero", sa Majesté le fric...