Le cas "Tomasito"
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Apparemment il faut désormais l’appeler Thomas Joubert et non plus "Tomasito". C’est en tout cas sous ce nom qu’il est annoncé en cette fin de saison à Madrid et Séville. Signe de l’universalisation de la corrida ? C’est tout de même un cas que ce jeune homme dont la carrière a connu bien des avatars.
Après avoir été novillero sans picador vedette, élève de l’Ecole Taurine d’Arles et mené de main de maître par Paquito Léal, il passe en piquées et Simon Casas prend un temps très court sa destinée en main. Le Nîmois laisse tomber l’Arlésien qui connaît un "bache" profond. Il revient cet été à Madrid en coupant une grosse oreille au lendemain d’une médiocre après-midi à Garlin. Dans la capitale espagnole où il a été héroïque, grièvement blessé, il ne peut être répété comme prévu. On est déçu pour ce jeune homme que l’on suit, depuis ses débuts, avec attention et on le croit disparu définitivement.
Et voilà qu’il y a quelques jours on apprend que désormais Antonio Corbacho s’est rapproché de lui. Sphynx et gourou à la fois, Corbacho est une légende de la tauromachie. Il marche dans l’ombre mais sa poigne de fer et son charisme sont salués par les uns discutés par les autres. Les faits sont là cependant, Corbacho a été le mentor de José Tomas. C’est lui qui est à l’origine de la carrière du plus grand matador de l’ère moderne. Il s’appuyait, bien sur, sur des qualités et une personnalité exceptionnelle. Corbacho participait ensuite à l’éclosion d’Alejandro Talavante dont on parlait aussi à ses débuts comme d’un génie. Sans doute n’a-t-il pas réellement confirmé, mais il tient tout de même sa place dans les premiers de l’escalafon.
La rupture entre Corbacho et Talavante a surpris cet été. Plus surprenant encore ce rapprochement entre Thomas Joubert et Corbacho qui ne tarit pas d’éloge sur son nouveau poulain. Thomas qui l’a eu dur est donc programmé, cette fin de saison, dans les deux capitales mondiales de la tauromachie Madrid et Séville. C’est une opportunité exceptionnelle que peu de jeunes français ont eu. Le premier rendez-vous sera télévisé samedi pour le début de la féria d’automne et il joue gros.
La France possède désormais trois novilleros capables de jouer les premiers rôles : Thomas Joubert, Patrick Oliver qui après sa blessure Saint-Sevèrine a repris l’épée avec courage et Thomas Duffau qui a montré ses capacités tout l’été coupant pour conclure deux oreilles à Nîmes. Après une période de vaches maigres nous voilà pourvus...
Pierre