Dax, Toros y Salsa
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Dax. Samedi matin : nov. sans picador ; soir 6 Victoriano del Rio : E. Ponce, El Juli, S.Castella.
Dimanche matin : vaches sans corde de Victorino ; soir 6 Victorino Martin : El Fundi, David Mora, A. Aguilar
C’est avec Toros y Salsa que se conclut l’essentiel de la temporada 2009 en Aquitaine. Le rendez-vous dacquois mêle, dans cet admirable Parc Théodore Denis, la musique latina et les toros. Quel dommage que les toreros d’Amérique du Sud ne soient pas de la fête, il y a beaucoup à découvrir de l’autre de l’Atlantique…mais il est vrai qu’hormis Luis Bolivar on attend toujours que l’un ou l’autre percent sur le Vieux Continent.
Dax joue son va tout sur le tapis vert de ce week-end car la féria a été médiocre exception faite de la remarquable corrida du Pilar et de la faena cumbre de Castella, qui n’aura étonné que les irréductibles. Les initiatives cette année ne manquent pas avec, pour débuter, le retour de la tauromachie portugaise vendredi soir en présence de Noelia Mota que l’on brûle de découvrir.
Autre nouveauté, dimanche matin, 12 vaches sans corde de Victorino Martin face aux écarteurs et sauteurs landais.
En ce qui concerne les corridas, plat de résistance du week-end, on débute samedi par ce que l’on nomme un « cartelazo » : Ponce, Juli, Castella, on peut difficilement réunir trio plus brillant dans la même main. Les trois réalisent une saison exceptionnelle. Trois générations, trois styles, et une même aficion qui les motive pour rester en haut de l’escalafon. Ils ne se feront pas de cadeaux, car ils sont ainsi, armés de cette verguenza torera, cet orgueil, qui les motive. Ils seront opposés à un ensemble de Victoriano del Rio. Rappelons que le fameux « Desgarbado », qui sauva sa peau l’an dernier, venait de cette maison.
On clôture par une journée consacrée à Victorino Martin, qui a laissé à Dax de grands souvenirs. Après les vaches matinales, les toros le soir. Victorino aime bien l’arène dacquoise, car le toro qu’il y présente y est conforme, non pas à l’idée que l’on s’en fait, mais à ce qu’il doit être : pas trop lourd, conformément à l’origine et contrairement aux idées reçues. De cet élevage mythique tout a été dit ou presque. Un seul exemplaire d’un envoi peut sauver une corrida voir une féria par sa mobilité, son allant, sa caste. Mais ca ne marche pas à tous les coups, sinon ca se saurait.
El Fundi aura fait son retour la veille, on le croyait perdu pour la tauromachie après la succession de blessures qui l’ont affecté. C’est sans compter sur l’étonnante capacité de rebondir des toreros en général et sur sa formidable passion. Souvenons de ces trois oreilles coupées à Bayonne. Ce sera le retour aussi d’Alberto Aguilar, ligaments croisés en début de saison et hors ruedos depuis quatre mois. Enfin, le Cid blessé jeudi soir, sera remplacé par David Mora, un des jeunes toreros les plus prometteurs du moment…
Pierre Vidal