Saint-Perdon : le fort del Alamo

Angelino de Arriaga : oreille et ovation
Thomas Duffau : oreille et ovation
Juan del Alamo : ovation et une oreille
Novillos de Baltasar Iban, de belle présentation d’ensemble, braves, encastés et compliqués à divers degrés. Excellent le dernier, n°72, « Perdulario » récompensé d’un tour de piste posthume.
Les arènes de Saint Perdon détruites par un incendie en juin dernier, la novillada de fêtes avait pour cadre les arènes du Plumaçon à Mont de Marsan. Une heureuse initiative qui a connu un beau succès populaire. Presque une moitié d’arène venue soutenir la cause de Saint-Perdon. Les novillos d’Iban, eux, ne s’étaient pas déplacés pour faire dans le caritatif. Braves, leur caste s’est effilochée, après des tiers de piques musclés, dans des charges désordonnées et dangereuses. Tous, sauf le dernier qui répéta ses charges avec une noblesse piquante, sans baisser de cadence. Le jeune del Alamo, qui avait reçu une sacrée rouste par le troisième toro attendu face au toril, a trouvé les ressources morales pour se hisser à la hauteur de ce grand toro. Sur les deux bords, il embarqua « Perdulario » dans des séries de beau tracé, toujours accordées à la charge du toro. La faena d’intensité croissante sera limpide jusqu’au moment de la mort. Un échec répété avec le descabello le privera d’une seconde oreille. Thomas Duffau a été au-dessus de ses opposants. Doté du sens du sens des distances, le landais manie les leurres avec fermeté et aisance. L’aficion du sud-ouest tient avec Duffau un garçon d’avenir. Angelino de Arriaga a coupé une oreille suite à un grand coup d’épée. Rien à dire, beaucoup à redire
David Bessières