VALEURS TORERAS
par

Patrick Oliver va mieux. On a frôlé la catastrophe et il a fallu plus de six heures d’opération pour lui sauver la vie. Le coup de corne a touché une zone critique, la trachée artère, et selon le chirurgien bayonnais le jeune homme ne doit la vie qu’à quelques milimitères. Sans doute, la gravité de la situation avait échappé à beaucoup d’observateurs présents à Saint-Sever. Franchement nous sommes soulagés pour Patrick, en qui nous fondons beaucoup d’espoirs, pour sa famille, ses amis et pour son apoderado Olivier Barratchart, grand ami de notre club, qui ont vécu des heures angoissantes. Nous voulons simplement leur dire notre solidarité dans ces durs moments.
Le jeune Arturo Sardival, nouvel espoir mexicain, lui aussi va mieux après qu’il ait été touché à la fémorale par une blessure que Juan Cubero a comparé à celle, mortelle, reçue d’ Avispado par Paquirri.
Reste le cas de l’aguazil de Carcassonne toujours dans un état critique ce lundi soir. Rappelons qu’il a été victime d’un triple coup de corne dans la cuisse, le poumon et l’abdomen. Victime aussi des circonstances puisqu’il a été frappé par un novillo de Miura une première fois dans le callejon et que c’est lorsqu’on le conduisait aux arènes qu’il fut une nouvelle fois pris.
Cette blessure plus celle de JC Rey, de Raul Velasco -un autre ami du club-, du Fundi, il y a quelques jours, de Luis Bolivar et dans une moindre mesure de Miguel Angel Perera, montre que la tauromachie n’est pas un jeu. Qu’on y risque son intégrité physique. Tout simplement sa peau. Les anti-taurins feraient bien d’y penser.
Il faut rendre hommage à ces jeunes gens qui se mettent en péril devant les cornes du toro, ce monstre noir qui a sa part d’ombre mortelle. C ’est un exemple que ce don de soi, cette volonté , ce mépris du danger, cet oubli du corps. Un exemple qui devrait inspirer un monde où le courage, la prise de risque et la générosité ne sont pas assez valorisés. Ce sont ces valeurs toreras pour lesquelles nous nous battons et qui méritent bien d’être défendues.
Pierre Vidal