BAYONNE DEBUTE...
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Bayonne, jeudi 19H. 30 rejoneo, toros de Fano : R. Fernandez, A. Cartagena, S. Galan.
Vendredi, 18h., toros de El Pilar : El Fundi, José Tomás, S. Castella.
Samedi,18h., toros de Anna Romero : Julien Lescarret, Sergio Aguilar, Luis Bolivar.
Dimanche 11h., novillos de Santafé Marton : R. Perez, P. Oliver, Ch. Escribano
Dimanche 18h., toros de Miura : El Fundi, Javier Valverde, David Mora.
Vendredi et samedi à 11h. novilladas sans picadors.
La venue de José Tomás à Bayonne c’est l’événement de la saison taurine. Un événement qui va drainer sur les bords de l’Adour des milliers d’aficionados venus du monde entier, des journalistes, des « poeples » ; Lachepaillet, l’arène la plus grande du sud-ouest, ne pourra pas accueillir tout le monde.
Un torero d’époque
José Tomás plane sur le toreo moderne ; comme le disait un grand critique avec humour : « il y a lui et les toréadors » et cela sans faire offense aux reste des coletudos parmi lesquels il s’en trouve d’excellents. Tomás, c’est autre chose, c’est un des ces toreros d’époque qui, comme Manolete en son temps, maîtrisent parfaitement leur sujet et réussissent à capter l’air du temps. Il incarne le toreo moderne : un engagement total, une prise de risque insensée, une personnalité mystérieuse. Appuyé sur le triptyque fondamental de la tauromachie, courage, sérénité, personnalité, sans faire une seule concession, il ramène les masses aux arènes. C’est l’homme providentiel pour l’avenir de la corrida. On a vu au début du mois que Barcelone, capitale des anti-taurins, l’a plébiscité... Bravo !, oui bravo ! aux organisateurs bayonnais d’avoir permis son retour dans le sud-ouest.
Et cerise sur le gâteau, nous verrons Tomás confronté à celui qui est actuellement le mieux placé pour prétendre à sa succession : Sébastien Castella. Sébastien qui marche sur la même voie que José : celle du courage sec, de l’hiératisme, du rejet de la démagogie et qui, il y a quelques jours a mis le bain au roi, dans les arènes de Pontevedra en sortant en triomphe, laissant partir Tomas à pied. Il y a de la revanche dans l’air. Hériter putatif, Sébastien a beaucoup à prouver ce vendredi, face aux toros del Pilar, dans l’ombre tutélaire de José, Statue du Commandeur.
Les Miura, toros à part
Bayonne ne veut pas abandonner son statut d’arène où sort le toro-toro. Dans ce sens la corrida d’Anna Romero est très attendue samedi. Ce sera un cartel de guerriers auxquels il faut tirer son chapeau. Julien Lescarret qui ne s’émousse pas, conduira le trio avec deux jeunes dont on attend beaucoup le colombien Luis Bolivar et Sergio Aguilar, très forte personnalité lui aussi, impressionnant par son sang froid et son courageLes deux hommes sont sortis en triomphe à Mont-de-Marsan face aux Fuente Ymbro. Ils ont marqué les esprits lors de leur passage à Pampelune et Bolivar s’est illustré à Séville.
Dimanche, double rendez-vous : le matin novillada avec picador de Santafé Marton. Le voisin navarrais joue là une carte capitale. Deux français dans le trio : Roman Perez incontesté numéro un, il vient de couper 8 oreilles en solitaire à Istres et pourtant il peine à convaincre le sud-ouest et Patrick Oliver qui vient d’obtenir le mois dernier un beau succès au concours d’Avila en coupant deux oreilles.
Le soir les Miuras feront le spectacle. Toros à part, ils exigent une tauromachie à part. Mais on a vu à Pampelune qu’une corrida de Miura n’est jamais ennuyeuse, il se passe, avec les pensionnaires de Zahariche, toujours quelque chose en piste. N’allez pas croire que leur « mala leche »empêche tout triomphe. On a vu en début de saison en Arles qu’ils pouvaient se laisser couper jusqu’à 5 oreilles dans la même corrida. Tous les espoirs sont donc permis pour El Fundi, doublé pour la féria, Javier Valverde, valeur sure et David Mora, à son avantage à Vic.
Ce jeudi à 19 heures 30, traditionnelle corrida de rejoneo, sans Pablo Hermoso de Mendoza cette année, mais avec Andy Cartagena, un phénomène lui aussi…
Pierre Vidal