HAGETMAU I
par

Hagetmau, dimanche : 6 novillos. d’ El Ventorillo
Marco Leal, en ivoire et argent : silence et silence.
Damaso. Gonzalez, en sable et or : silence et silence.
José.Manuel Mas, en lie de vin et or : tour de piste et silence.
Plein apparent.
Rien à reprocher au lot d’El Ventorillo qu’il faut louer pour sa remarquable présentation. Il y eut, comme c’est de coutume dans la maison, des robes de couleurs variées, noir, roux, et un savon de Marseille (jabonero). Plaisir des yeux certes, mais aussi vari bonheur de voir la caste vibrante de trois d’entre eux, troisième, cinquième et sixième, qui galopaient bouche fermée, chargeant sans mollir et sans méchanceté après s’être livrés sans arrière-pensées sous le cheval. Il fallait les consentir… Bref, un lot de qualité qui n’a pas été toréé.
On n’accablera pas Marco Leal, la paire la moins propice lui échut ; le quatrième surtout faible et que la muleta puissante et trop brusque de l’arlésien ne put garder debout. Il bandérilla bien son premier mais ne sut s’accorder avec lui par la suite, malgré sa bonne volonté.
On avait vu Damaso Gonzalez junior très vert à Aire-sur-l’Adour, lors de la dernière fête du travail. On conserve ce premier sentiment d’immaturité chez ce jeune homme qui n’est pas le premier venu tout de même. Jamais croisé, gigotant en permanence, on ne le sent jamais en confiance. Il fait des passes mais elles ne pèsent pas sur le toro et laissent le public indifférent. Il toucha un Ventorillo de triomphe, le cinquième, et il passa à côté. Il fut, pour couronner cette incompétence, approximatif avec l’épée.
José Manuel Mas, belle promesse des novilladas sans picador, ne fut pas non plus à la hauteur d’un lot pourtant extra. Peut-être le trapio des animaux et leurs défenses aigües ont-ils inhibé le jeune homme. Elégant à la cape, à son premier passage, il se plaça systématiquement à l’extérieur, maniant la muleta à la vitesse grand V. Une demi-lame efficace, conclut l’ouvrage. Il commit un bajonazo honteux à son second passage après avoir opéré sur le voyage, toujours à cent à l’heure.
Pierre Vidal
Aujourd’hui (18h.) : six novillos de Partido de Resina. Pour Juan Luis Rodriguez, Javier Cortés, Juan Carlos Rey.