Mont-de-Marsan 4
par

Mont-de-Marsan, lundi, 4ème de féria
Six toros de Samuel Flores ; vuleta du cinquième ; « Chiquillon ».
Enrique Ponce en bleu outre-mer et or : une oreille et deux oreilles.
El Cid en Bourgogne et or : silence et oreille.
Salvador Vega en turquoise : salut et silence.
Salut de Raul Nuñez au sixième.
Enrique Ponce est sorti en triomphe.
Plein. Ondée au sixième.
Le nom d’Enrique Ponce avait brillé lors de la novillada matinale. Trois des quatre toros du maestro Chiva avait fait preuve d’une franche noblesse, le troisième héritant d’un tour de piste. Mathieu Guillon (une oreille) et Thomas Dufau (2 oreilles) surent profiter de cette belle matière première. C’était une mise en bouche agréable…
Après avoir vu l’éleveur débutant, on attendait l’après-midi le maestro confirmé qui s’affrontait à son élevage de prédilection, Samuel Flores. Ceux-ci, solidement charpentés, avaient atteint un âge canonique cinq ans et plus. Sortant au pas, peu actifs sous le fer, ils finirent par s’allumer plus ou moins au troisième tiers. Le cinquième s’illustra par ses charges répétées et hérita d’un tour de piste… généreux. Attention, il y a de l’inflation dans l’air !
Enrique Ponce, sauveur des causes perdues et providence des empresas, a le don d’inventer les toros. Ceux, et ce fut le cas hier de ses deux Samuel, sur lesquels on ne miserait pas un Kopeck, il les joue gagnant et il remporte le jackpot. Avec lui on est tranquille, on est sur du résultat : d’un couard il fait un courageux et les plus faibles tiennent debout par la vertu de sa muleta (muleta c’est au sens littéral la béquille…). Il y a un côté magique chez le Valencien. C’est un cas et c’est sans doute pour cela qu’il a tant de succès en France et notamment dans le sud-ouest où ses dévots sont légion. Ponce a dispensé son magister sans effort, en se croisant un minimum, donnant une grande impression de sécurité et disons-le de facilité. Qu’aurions nous vu sans lui ? Rien ou presque et pour cela il mérite un coup de chapeau. Il eut du mal à l’épée (un pinchazo une entière les deux fois) mais obtint un succès massif.
D’abord à la rue devant un animal gazapon (marchant sans cesse) qu’il tua d’une épée dans le flanc, le Cid se retrouva entièrement à son second passage. L’animal était de bonne composition et possédait cette vibration qui, canalisée, permet les triomphes. On vit alors la fameuse main gauche du torero de Salteras qui lia des séquences alertes dans le rythme du Samuel, la main basse. Il y avait longtemps que l’on ne l’avait vu dans un si bon moment. Il enchaina de la droite pour de bonnes séries un poil rapide cependant et tua d’une entière foudroyante mais Enrique était passé par là et le succès se limita à un trophée.
Salvador Vega faisait un retour attendu dans le sud-ouest. Le Malagueño n’a pas la science de Ponce pour transformer les citrouilles en carrosses et, même s’il eut des gestes estimables au troisième, il ne sut emballer l’affaire. Il coupa court, pliant les gaules devant les difficultés du dernier.
Pierre
Aujourd’hui six toros de Zalduendo pour El Juli, Miguel Angel Perera et Daniel Luque