Le rendez-vous râté
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Il fallait en être et les cohortes de "morantistes" avaient fait le voyage pour la circonstance. Dans les couloirs des hôtels autorisés on croisait les stars du ciné ou d’anciennes gloires du foot désormais piquées d´aficion.
Ainsi pour ce mano à mano qualifié d’historique les tendidos se négociaient autour de 1500 euros alors que la Maestranza les jours précédents avait fait peu recette et que la revente officielle bradait à moitié prix. Pour le coup un fait historique...
Comme le dit le dicton "corrida de expectacion corrida de decepcion"...
Les toros de Victorino d’une présentation indigne d’ une arène de première, ne rompirent jamais, développant mansenumbre et peligro sordo sans une once de caste, la plupart justes de force. Le Cid spécialiste maison se cassa les dents et ne put imposer sa main gauche que face au quatrième dont le comportement tenait plus du boeuf de Chalosse que du toro de lidia... Bref peu de choses...
Et Morante ? sauveur de la patrie, icône de l’aficion (prétenduement éclairée), intouchable vache sacrée, on se demande ce qu’il était venu faire dans cette galère. Deux véroniques et une demie et peut-être deux ayudadas por lo alto voilà ce que l’on sauvera de sa tarde. Pour le reste on vit son incapacité, son absence de décision, son goût pour la pose. Ainsi après Madrid et Saragosse le torero de La Puebla prouve une nouvelle fois qu’il ne répond pas présent au rendez-vous quíl s’impose. Tant de constance dans l’échec donne à penser, mais il y en eut pour l’applaudir à sa sortie et le justifier devant le "Pepe Hillo" una copa de Fino à la main. Incroyable Morante qui, tel Majax, tire des lapìns de son chapeau et nous fait prendre nos rêves pour des réalités. Sans doute devrait-il entendre le conseil du critique d’El País : cordonnier retourne à tes chaussures ! A vouloir trop prouver le torero de La Puebla finira par décevoir même ses inconditionnels.
Pierre