APRES LA FERIA DU RIZ...
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Une présentation des corridas excellente dans l’ensemble et de bons moments samedi et dimanche, pour la féria arlésienne.Une corrida concours de bon niveau.
La présentation ce fut le seul point positif de la décevante corrida du vendredi. Il ne s’est rien passé, on épiloguera pas.
Le samedi a été entretenu, El Juli (3 oreilles) a montré qu’il savait faire l’effort nécessaire pour conserver son sceptre de numéro un. Quel arimon ! Juan Bautista (2 oreilles) s’est fâché face au sixième compliqué et il a coupé l’oreille qui lui a permis de sortir en triomphe. Il a du caractère et sa fin de temporada est excellente puisque le lendemain il coupait une nouvelle oreille à Salamanque. Enfin Pablo durement secoué avec Chenel dont la chute aurait pu être dramatique a largement justifié lui aussi sa première place. Diego a encore du travail pour le détrôner. On a aimé la belle décoration de Jean Pierre Formica pour la goyesque bien montée avec des costumes léchés ; celui de Pablo Hermoso de Mendoza superbe… Tout lemonde est sorti en triomphe. Sans rester dans les annales c’est une bonne course.
Dimanche matin, bonne novillada (pour les toreros) de José Luis Marca. Marco Léal (1 oreille et 1 oreille) a montré ses progrès et son envie. On peut discuter son style, pas sa sincérité : il évolue bien et on voit qu’il a une aficion profonde. Miguel Tendero (1 oreille) est la nouvelle coqueluche du mundillo français : « wait and see ». Quand à Tomasito, un peu rapidement consacré, il est tombé sur un os et il a entendu les trois avis à son premier passage. Ce n’est pas si grave, car muleta en main il fait preuve d’une personnalité profonde, mais ces carences à l‘épée sont préoccupantes. Il y a encore du boulot…
Le soir corrida concours survolée par deux toros celui de Victorino Martin (sorti en cinquième) et celui de Escolar Gil (sixième). Le premier dans les mains de l’étonnant Luis Francisco Espla (50 ans et toutes ses dents…) s’est peu livré au cheval mais s’est révélé dans la muleta du vétéran. Un toro avec une noblesse piquante qui répétait avec foi. L’Escolar Gil fut mieux noté (justement) par un jury avisé, composé d’éleveurs locaux qui savent de quoi ils parlent ! L’ Escolar n’avait pas la classe de son copain Victorino mais il a été plus brave, attaquant de loin le picador à quatre reprises. Il a donc gagné le prix. Côté toreros, Valverde est tombé sur le mauvais lot ; Esplà a fait l’effort avec le Victorino (il ne vieillit pas le bougre…) et il a coupé une oreille. La révélation pour beaucoup (confirmation pour d’autres) est venue de Sergio Aguilar (une oreille et une oreille). Il a donné une leçon d’aguante, de toreo de verdad, toujours engagé, dans des terrains risqués et conduisant l’animal jusqu’au bout de sa charge, dans un rythme parfait sans se faire toucher la muleta. Voilà un jeune homme encore ignoré des grandes maisons que l’on a vu dans des circonstances difficiles (Vic, Bayonne, Arles) et qui mérite d’autres opportunités.
Pierre Vidal
P.S. 1- Une cinquantaine de béarnais ont fait le voyage en Arles, avec le club Joseph Peyré. Une sortie très réussie de l’avis général.
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2- Article remarquable de Vincent Coste dans l’édition de Midi Libre lundi matin sur le printemps de la corrida en France : "Du Pays basque à la Camargue, la corrida a passé un bel été". A lire sur le site de Midi Libre.