Mont-de-Marsan, jeudi, des adieux réussis
par

Mont-de-Marsan jeudi, dernière de féria : 6 toros de Victorino Martin
Pepin Liria en bois de rose et or : une oreille et une oreille.
Antonio Ferrera en rouge Ferrari et or : une oreille et applaudissements.
Luis Bolivar en vert menthe à l’eau et or : une oreille et silence.
Sortie en triomphe de Pepin Liria et du mayoral.
Plein.
C’était la soirée des adieux ceux de Robert Soldeville aguazil depuis des temps immémoriaux de la plupart des arènes du
Sud-Ouest et figure de la Gascogne. Adieux aussi de Pépin Liria le grand torero Murciano que l’on ne reverra plus dans
nos arènes.
Le lot de Victorino Martin dans le type de la maison, légers certes mais bien armés, a fait grosse impression. Ils ont fait le boulot à la pique (14 au total),
mis à part, le dernier ils ont eu beaucoup de classe dans la faena, finissant fort, la bouche fermée et se laissant conduire sans candeur. Pour son
retour, Victorino avait mis les petits plats dans les grands.
Pepin Liria nous quitte. Ce n’est pas une vache sacrée, c’est un modeste qui incarne les valeurs toreras : le courage, la probité et l’intelligence du
combat. Devant le tambour major il exécuta de belles séries à gauche avec une lenteur et une plastique que l’on ne soupçonnait pas chez lui. Il tua correctement et il entendit le public du Plumaçon lui scander, comme le fait Pampelune : Pépin ! Pepin ! Pepin ! Au second plus compliqué, il servit une faena plus technique avec l’enthousiasme d’un jeune homme. On te regrettera, torero bueno !
Antonio Ferrera, monsieur 100 000 volts, a son public et ses banderilles électriques ont mis debout les tendidos. On mettra en évidence une paire dans les planches très exposée et un quiebro superbe. Le plus souvent décentrée, muleta touchée ses deux faenas touchèrent par leur alegria. Il fut pris légèrement à la cuisse gauche lors de son second passage, eut du mal à tuer et son succès populaire se limita à un trophée.
Habitué de la maison Victorino, Luis Bolivar connaît parfaitement son affaire. On l’a vu sous un bon jour le torero colombien : décidé mais aussi élégant, délié, dans des séries bien rythmée en s’exposant comme il le faut. Il eut la malchance de tomber en sixième sur l’animal le plus réservé de l’après-midi et fut long à l’épée.
7 courses 7 puertas grandes, on va pleurer comme des Madeleine une féria exceptionnelle.
Pierre Vidal