MEYNADIER ET DUFFAU TRIOMPHENT
par

Castelnau-Rivière-Basse samedi, novillada concours sans picador.
José Miguel Valiente : 1 avis et salut et tour de piste.
Tomasito : 1 avis et tour de piste et 2 avis et tour de piste.
Thomas Duffau : une oreille et une oreille et sortie en triomphe.
Prix du meilleur novillo Meynadier. Prix du meilleur novillero Thomas Duffau.
4/5 d’arène.
Castelnau est un cas unique : une « concours » sans les picadors c’est sans doute la seule sur la planète. Concours relevé en l’occurrence où quatre des six élevages en présence ont brillé. On éliminera le second, Hermanos Mateos faible, et le Pages Mailhan (4ème) décasté. Le novillo d’ Adelaïda Rodriguez avait de la classe, une noblesse incontestable mais manquait du piquant nécessaire à l’émotion. Le troisième, Lartet, le plus brave ne s’en est pas laissé compter, il a plu mais il était moins présenté que les autres. Le sixième, Camino de Santiago, est parti d’emblée aux planches mais il a fini fort en mettant bien la classe. C’est le novillo de Meynadier qui a justement gagné le concours. Un animal solide, qui répétait ses charges, mufle rasant le sol, sans se lasser quoique long à s’élancer (un poil tardo).
Les toreros ont été à la hauteur de cet ensemble de qualité. José Miguel Valiente a sans doute manqué d’entrega à son premier passage : il s’est peu centré mais il a eu des séries bien cadencées. Ses échecs à l’épée lui ont nuit à l’heure des récompenses. L’Adealïda méritait mieux. Il avait peu d’option face au Pagés Mailhan.
Tomasito a montré qu’il était décidemment très puesto. Son passage imminent dans la catégorie supérieure se fera dans la sérénité. Beaucoup de personnalité chez ce jeune homme filiforme et fragile, au répertoire varié qui, devant le novillo de Meynadier, s’est senti à gusto. La muleta parfaitement dans le rythme du toro il donna des séries parfaites des deux bords agrémentées de séduisants changement de main ou de spectaculaires passes des fleurs. Hélas ! et cela peut lui nuire à l’avenir, il n’assure pas avec l’acier. Sans doute sa seconde faena méritait un meilleur salaire... mais dans la tauromachie moderne il faut tuer vite et bien.
Gros succès de Thomas Duffau, cent fois mérité. Pupille de Richard Milian il domine bien les trois tiers où, sagement, il cherche plus l’efficacité que l’effet. On aura particulièrement apprécié son second travail. Il sut éloigner l’animal des planches pour en extraire son suc au centre de la piste dans de longues séries bien conduites. Dans les deux cas il tua d’une entière et obtint un beau succès.
Au total ce sont deux amis du club taurin Joseph Peyré, Henri Meynadier et Thomas Duffau qui triomphent.
P.V.