JOSE TOMAS : LE PRIX DU SANG
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Ainsi donc le "Monstre" a confirmé son acendant sur l’univers de la tauromachie. En coupant trois oreilles dimanche soir à Madrid, il a réalisé un exploit unique dans l’histoire des arènes les plus importantes de la planète : couper 7 oreilles en deux sorties. Oui 7 ! pas moins, vous avez bien lu.
Il a payé le prix du sang aussi : atteint de trois coups de corne, direction l’hopital (pronostic grave) ; écrivant une nouvelle page héroïque de sa propre histoire. Le dur mais juste public de Madrid lui a fait un triomphe. Qui peut se comparer à lui ? Qui peut douter un instant de sa prodigieuse capacité à subjuguer les toros et les foules ? à laisser bouche bée un milieu souvent blasé ? qui pourra lui mégoter des cachets "monstrueux" ?
José Tomas peut-il aller plus loin ? Avancer encore plus dans des terrains compromis ? Pousser toujours l’impassibilité ? Faire preuve de plus de stoïcisme dans l’acceptation de la douleur du coup de corne ? Cela paraît difficile, impossible tant le "Monstre" a reculé les barrières de la raison...
Chacune de ses sorties est désormais devenue un événement mondial. On s’arrache les billets à prix d’or et sa campagne, parfaitement montée, en creux, fait apparaître terne et vide les rendez-vous où il est absent. Périlleuses confrontations pour ceux qui vont l’affronter comme Castella à Alicante et même Morante au Puerto de Santa Maria.
Il remet chacun à sa place et on voit bien qu’il y a un gouffre entre lui et les autres et, on verra à l’issue de la saison, qu’il y en aura quelques uns, fatigués de lui courir après, à plier les gaules et rentrer à la maison.
On voit clairement désormais que la seule tauromachie qui vaille est celle du courage et de la volonté ; de la décision et du don de soi. Car José Tomas quand il rentre dans l’arène est prêt à mourir. En ce sens il régénère l’éthique de la corrida. Qui peut en dire autant ?
Pierre Vidal