Les yeux de chimène !
par

Plaza de Toros de la Real Maestranza :13ème de la feria d’avril de Séville 2011
Tout Séville était dans l’attente secrète d’un nouveau moment magique de Manzanares. Une ovation le fit saluer à l’issue du paseo. Mais , quand la matière première, le toro, n’est pas là ou si peu, cela relève de l’impossible.
Donc, confirmation de ce que nous avons vu hier ! Mansos ,faibles, de présentation desiguales et ternes les Jandillas !
Auteur de naturelles de grande profondeur à son premier, Sebastien Castella nous fit espérer un instant ! Le toro freinant et humiliant peu, il en tira tout ce qu’on peut en tirer et un pinchazo le priva sûrement de l’oreille. A son second, il débuta la faena au centre du ruedo par une passe cambiada très exposée, il enchaîna quelques séries de qualité qui ne purent jamais jamais déclencher les « olé » de la Maestranza, le toro manquant de fond et de transmission.
De « buen trenco », noble, mais faible, le premier de Jose Maria Manzanares, permit à sa cuadrilla de se faire applaudir aux banderilles. Le Maestro distilla ensuite quelques enchaînements avec des changements de main précieux et quelques trincheras comme son papa. Pétition d’oreille.
Son second ne semblait pas du tout lui plaire. Ce cinqueño, astifino, ne semblait pas lui inspirer confiance et c’est en secouant la tête qu’il partit vers le toro. Il mit du temps à le comprendre, mais à force de patience , il trouva le sitio, et ce furent de très beaux moments. Ce temple , cette gestuelle naturelle, c’est l’état de grâce de José Maria aujourd’hui. Il découvrit à ce toro un fond de caste inattendu que celui-ci exprima en luttant farouchement au moment de mourir.
Talavante vit son premier remplacé par un du même fer qui s’est dégonflé très rapidement. Son second, fut compliqué et le public ne comprit sûrement pas tous les efforts que le Maestro fit pour tirer les quelques passes valeureuses au milieu des hachazos que distribuait le toro. Il tua mal comme à son habitude.
Toros de Jandilla.
Sébastien Castella : ovation et des applaudissements.
José María Manzanares : ovation et l’oreille.
Alejandro Talavante : silence et ovation.
C.H