Festival de Bienfaisance d’Arzacq 2011
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Il sera donné en hommage au picador Luis Antonio Vallejo « EL PIMPI » récemment disparu.
Installé dans les Landes, il venait de créer avec son épouse Nathalie, la première cuadra de caballos du sud-ouest.
Miguel Darrieumerlou l’avait rencontré en septembre 2009 et avait écrit un magnifique article dans la revue « Toros » de janvier . En voici quelques extraits :
Son nom est sur toutes les bouches, son surnom dans toutes les tertulias qui se respectent ! Et les ovations qui saluent ses prestations ne se comptent plus. Lui, modeste, dit qu’il fait simplement son travail. Et normalement le métier. En fait, « El Pimpi » est devenu en quelques années un des meilleurs picadors de sa génération, pour le bonheur des aficionados ……..
…..Ces nombreux succès ne sont évidemment pas le fruit du hasard. Nous sommes nombreux, aficionados, à avoir ovationné l’homme, qui a une haute idée de sa fonction et un vrai respect pour le costume qu’il porte…
….Il a piqué dans toutes les grandes arènes d’Espagne et de France, au service de grands Matadors Antoñete, Joselito, Javier Vasquez, Manzanares, Ortega Cano, Luis Encabo ainsi qu’avec plusieurs toreros latino-américains comme Armillita, Zotoluco, Eloy Cavazos, Bolivar… et dernièrement de jeunes novilleros comme Thomas Dufau et Mathieu Guillon » …...
Il avait une haute idée de sa fonction et en parlait avec passion :
« J’essaie de pratiquer ma profession du mieux que je peux. Et de créer un vrai spectacle au moment de piquer le toro. Car en réalité, les picadors nous sommes ceux qui laissons le toro en bonne condition de charge afin que le matador lui coupe les oreilles. La preuve, c’est que sur les affiches anciennes, les picadors étaient annoncés d’abord, avant les matadors. Raison pour laquelle nous avons le droit de porter des broderies d’or, ce que ne peuvent faire les banderilleros. C’est grâce au picador que le matador, et toute la cuadrilla, évoluent bien avec le toro pendant sa lidia. J’essaie de créer véritablement une suerte de varas, et pas seulement donner un puyazo vite fait. Si le toro est vraiment brave, il faut qu’il y ait une belle rencontre entre le toro, le cheval et l’homme. Ma manière de piquer, comme dans tout le toreo, c’est de piquer avec la poitrine, avec la main gauche et avec la jambe gauche. Ceux qui pensent qu’on ne pique qu’avec la main droite se trompent ».
Nous l’avions accueilli au Club avec son épouse Nathalie , pour une soirée mémorable, dont vous retrouverez ci-dessous le compte-rendu de Pierre Vidal :
El Pimpi peut se vêtir d’or. Autrefois, prince des arènes, il a gardé de son fabuleux passé, cette prébende. Désormais, à l’instar des autres picadors, El Pimpi ( surnom dynastique octroyé par une lointaine parente bègue), est souvent le mal-aimé du public. Est-ce par méconnaissance de la complexité de ce métier ? Par anthropomorphisme à l’égard du taureau ? Ou, parce que dans une bonne histoire, il faut un méchant ( l’homme-cheval ) qui mette en relief les qualités du héros ( l’homme à pied, à savoir le matador ) ? Parole d’évangile : El Pimpi, comme ses confères centaures, passe une bonne partie de sa vie à la recherche du trou des aiguilles ( ainsi nomme t-on l’espace réduit du morillo, la boule de muscles où il faut entrer la pointe à trois faces). Comme dans un magasin breton dont l’enseigne serait " A la crêpe des surréalistes", l’étalage du Pimpi propose une jambe de fer, un chapeau de castor, une ceinture de trois mètres, un cheval sans yeux et sans oreilles, une croix rouge, une lance de tournoi en frêne, un troussequin et son inséparable pommeau, un pantalon chameau et trois machos sur la veste. Le courage est à revendre...
C.H