Le Cid clôture sa saison avec un triomphe !
par

Saragosse, 4ième de la Feria du Pilar
Les toros de Salvador Domecq de modeste présentation auront eu le mérite pour au moins trois d’entre eux (les deux du Cid et le cinquième) d’ "embestir" suffisamment pour que les Maestros puissent s’exprimer.
Le Cid toucha en effet le meilleur lot. Son premier, encasté, mais sans plus, lui permit de distiller sur la corne droite des derachazos, avec une dernière série extrêmement templée rematée par un pecho au ralenti. Une demie estocade bien placée , mais une mise à mort un peu longue lui fit sans doute perdre l’oreille.
Son second (le 4ième) fut le meilleur de l’envoi. Il alla à la pique de fort belle manière , en poussant avec les reins et en mettant la tête. El Boni le banderilla magnifiquement ! (salut). Le Cid, brinda le toro à tout son entourage (cuadrilla, apoderado) et c’est le sourire aux lèvres qu’il partit au centre du ruedo. Le toro chargeait avec classe de loin au galop. Sur la corne droite, le toro humiliait de belle façon et le Cid en profita pour lui distiller des passes profondes, liées et très templées. Sur la corne gauche , le toro protestait et les naturelles qu’il en tira ne furent jamais liées. Il se centra, alors pour donner deux circulaires magnifiques qui mirent un point final à sa faena. Une grande estocade et le public , le bon public de Saragosse, sans doute frustré depuis le début de la Feria, obtint les deux oreilles de ce toro.
Le Fandi gâcha semble -t-il ce cinquième, qui lui aussi était encasté, peut-être justement un peu trop pour lui ! Il le banderilla comme d’hab’, facile avec quand même une troisième paire supérieure. Ce toro chargeait lui aussi de loin et avec classe. Il le réceptionna de rodillas, ce qui n’est peut-être pas la meilleure façon d’utiliser les qualités d’une pareille embestida. Après, il "pega" des passes, jusqu’à se faire voir et prendre une belle rouste. Il tua mal.
Talavante, hérita d’un premier décasté et on ne retiendra que son quite par gaoneras . Le dernier,était sans classe, et, là aussi , son quite par Lopecinas et l’inicio de sa faena par statuaires seront les seuls faits marquants à retenir.
Toros de Salvador Domecq
El Cid : salut et deux oreilles.
Le Fandi : silence, et vuelta.
Alejandro Talavante : silence aux deux.
C.H