Dure corrida de Puerto San Lorenzo
par

Bilbao le 28 août , 8ième corrida de la semana grande
Paseo sans musique et minute de silence pour l’anniversaire de la mort de Manolete
Le premier de Ponce annonça la tendance de ce qui allait suivre. Semblant se laisser faire sur la première passe, son premier ,grand et costaud, se retournait comme un chat sur la seconde et il fallut toute la technique de Ponce pour le soumettre en fin de faena par une séance de piton à piton.
Son second (le quatrième) fut le meilleur de l’après-midi, le seul qui possédait un fond de noblesse. Il permit à Ponce de construire une faena qui ira à mas dans laquelle Ponce utilisa toute sa panoplie de passes, de changements de mains, de molinetes, de doblones genoux en terre et de remater par un abanico dont il a le secret . Son élégance et la fluidité de ses passes enchaînées soulevèrent de grandes ovations. Une grande estocade quelque peu caïda empêcha l’octroi de la seconde oreille pourtant fortement pébliscitée. Vuelta triomphale avec deux rappels au centre et un Maestro au bord de larmes.
C’était son 50ième paseo à Vista Alegre et signe du destin ?ce toro qui lui permit cette magnifique sortie portait le joli nom "cara alegre" !
Mais avant cela nous avons eu droit avec Diego Urdiales qui venait en remplacement de Perera , blessé aux vertèbres, à un arrimon de valeur . Parce qu’il en fallait pour tirer des passes à ce toro qui regardait sans arrêt la fémorale du Maestro.
Son deuxième opposant, un mamouth de 613 kg, armé de deux dagues , et cinq ans et demi bien sonnés ! Diego l ’entreprit de loin aux medias pour quelques passes de valeur et puis ce fut la guerre ! Chaque passe une victoire, jusqu’au moment où d’une pichenette le toro envoya valser le Torero à deux mètres de haut comme si de rien n’était ! A la mise à mort , ce fut difficile et là encore l’engagement de Urdiales fut méritoire . Après deux pinchazos, il se profila pour la troisième fois et reçut en pleine poitrine la corne du toro heureusement sans gravité. Grande ovation du public de Bilbao !
Et là ce fut le tour du local de l’étape : Yvan Fandiño . Le troisième de la tarde, un toro haut, long, qui savait le grec et le latin. Le peligro sordo était là, présent à chaque seconde et puis ce fut la panique à l’épée : cinq, six, sept tentatives dans tous les sens, dans toutes les positions !
Mais le pire n’était pas encore arrivé ! Lorsque l’on vit s’avancer Yvan Fandiño vers la porte des toriles pour se poster à genoux. Une puerta gayola suicidaire au regard de ce que l’on avait vu sortir auparavant. La sortie du toro armé large, de deux dagues, fut très hésitante et ce ne fut qu’à trois mètres du torero qu’il se décida à charger avec une violence terrifiante ! Fandiño eut du mal à se relever et son banderillero venu à la rescousse fut poursuivi jusqu’au burladero et pris et repris coincé entre les planches, dramatique ! La plupart auraient été chercher l’épée, mais le pundonor du Maestro peut-être encore sous l’émotion de son premier échec voulut à tout pris essayer et ce qui devait arriver , arriva. Le toro le prit violemment pour l’envoyer en l’air et lui infliger une sévère cornada. Ponce vint terminer le travail.
Toros du Puerto San Lorenzo
Enrique Ponce : Salut au tiers et une oreille.
Diego Urdiales : Salut au tiers aux deuxs .
Ivan Fandino : Silence et blessure.
C.H